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Gendarmerie royale du Canada

Passé militaire de la GRC

Sur cette page

  1. La Rébellion du Nord-Ouest, 1885
  2. Guerre d'Afrique du Sud, 1899-1902
  3. Première Guerre mondiale, 1914-1918
  4. Seconde Guerre mondiale, 1939-1945
  5. Missions des Nations unies, 1989 à aujourd'hui

La GRC est fière de son patrimoine militaire. Cette page décrit le participation de la GRC dans la Rébellion du Nord-Ouest (1885), la Guerre d'Afrique du Sud (1899-1902), la Première Guerre mondiale (1914-1918), la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et les Missions des Nations Unies (1989 à aujourd'hui).

La Rébellion du Nord-Ouest, 1885

La rébellion du Nord-Ouest débute avec la bataille de Duck Lake (26 mars 1885)

L'ouverture du chemin de fer entraîne l'arrivée de vagues successives de colons dans les Prairies. Les peuples métis et autochtones établis le long de la rivière Saskatchewan Nord craignent de devoir dire adieu à leurs terres et à leur mode de vie. Les arpenteurs du gouvernement refont la cartographie du terrain et menacent les Métis d'éviction. Les Métis espèrent obtenir les titres de leurs terres donnant sur la rivière. Cependant, le gouvernement d'Ottawa, apparemment indifférent, ne donne pas suite à la pétition qu'ils lui ont transmise. Aussi les Métis décident-ils de se faire justice. À l'invitation du chef métis Gabriel Dumont, Louis Riel rentre de son exil au Montana pour forcer le gouvernement du Dominion à régler les griefs des Métis relativement à leurs terres.

Au début de 1885, un gouvernement métis provisoire est constitué, dirigé par Riel, et l'armée métisse est confiée au commandement de Dumont. Les Cris de Big Bear soutiennent la cause métisse. Les Pieds-Noirs, cependant, demeurent neutres. Leur chef, Crowfoot, estime que la cause est perdue et de toutes façons, lui et son peuple hésitent à prendre fait et cause aux côtés de leurs ennemis de toujours, les Cris.

Le 13 mars 1885, on signale depuis Battleford qu'une rébellion est sur le point d'éclater et que les Cris vont se joindre aux Métis. Les détachements du Nord ont besoin de renforts. Le commissaire Irvine reçoit l'ordre de quitter Regina pour avancer vers le Nord avec tous les hommes disponibles. Accompagné de 4 officiers, de 86 sous-officiers et hommes et de 66 chevaux, il marche dans des conditions éprouvantes. Évitant adroitement les avant-postes des insurgés, la colonne atteint Prince Albert, où on l'informe que le pillage est commencé et que des attaques sont imminentes contre Prince Albert et Fort Carlton. Les hostilités éclatent avant que les hommes n'atteignent Fort Carlton. Le 26 mars, une bataille fait rage près du lac aux Canards entre 56 hommes de la Police à cheval, 43 volontaires de Prince Albert et un grand groupe de Métis et d'Indiens. Trois fois moins nombreux que leurs opposants, les policiers et volontaires parviennent à battre en retraite. Douze des 99 hommes sont morts au combat.

La bataille du lac aux Canards est certes une importante victoire psychologique pour les rebelles, mais gagner une bataille n'est pas gagner la guerre. Des centaines de miliciens sont envoyés de l'est du pays par le nouveau chemin de fer et en quelques jours, c'est toute une armée qui est confiée au commandement du major-général F.D. Middleton. L'armée avance et écrase les rebelles. Dans la campagne militaire qui a suivi, la Police à cheval du Nord-Ouest a joué un rôle important. Le 12 mai 1885, après une série de batailles aux issues partagées, les rebelles sont finalement vaincus à Batoche.

Guerre d'Afrique du Sud, 1899-1902

La Guerre d'Afrique du Sud est l'occasion du tout premier envoi de troupes canadiennes pour servir à l'étranger. La guerre entre la Grande-Bretagne et deux petites républiques d'Afrique du Sud, le Transvaal et l'État Libre d'Orange, est déclarée en 1899. Les tensions montaient dans le secteur depuis des dizaines d'années, nourrissant la ferveur impérialiste dans tout l'Empire britannique.

La Police à cheval du Nord-Ouest a pu mobiliser davantage de cavaliers que l'armée régulière. Bon nombre de membres et d'anciens membres de la Gendarmerie sont recrutés dans des postes de la Police à cheval du Nord-Ouest et constituent environ 40 % du régiment des Canadian Mounted Rifles. Ce groupe s'est révélé très efficace à l'étranger et s'est taillé une réputation d'éclaireurs téméraires.

Aussi, en 1900, Lord Strathcona, qui est alors le Haut-Commissaire canadien à Londres, lève un régiment entièrement financé par lui, le Strathcona's Horse. Ce régiment, bien que techniquement partie de l'armée britannique, est levé dans l'Ouest canadien et confié au commandement du surint. Sam Steele. Puisque le groupe est assemblé dans les Prairies, beaucoup de ses membres sont d'anciens de la Police à cheval du Nord-Ouest. L'un d'eux est le serg. Arthur Richardson, qui a servi dans la Police à cheval du Nord-Ouest avant et après la Guerre d'Afrique du Sud. Le serg. Richardson méritera une Croix de Victoria pour les actions qu'il posera à Wolve Spruit, le 5 juillet 1900.

En tout, 256 officiers et hommes sont libérés de la Police à cheval du Nord-Ouest pour servir en Afrique du Sud pendant la guerre. La majorité avait repris le service dans le corps de police au Canada en 1901, mais certains, comme Sam Steele, sont demeurés en Afrique du Sud pour aider à mettre sur pied la nouvelle Gendarmerie sud-africaine. Créée en août 1900 et dirigée par le major-général Robert Baden-Powell, qui dirigeait la garnison assiégée de Mafeking, la South African Constabulary était la force paramilitaire constituée pour assurer la sécurité dans les républiques boers après leur conquête.

Première Guerre mondiale, 1914-1918

L'Escadron B du Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest parade, Vladivostok Siberia (1919)

Le Canada entre en guerre le 4 août 1914 lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne. À l'époque, peu de Canadiens peuvent situer Sarajevo sur une carte, et pourtant, ils ont hâte de combattre pour leur pays. Les membres de la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest ne font pas exception. Certains de ses membres avaient servi l'armée britannique et trépignaient de rejoindre leur régiment et d'être déployés en Europe continentale. Le commissaire A.B. Perry tient aussi à voir la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest participer au conflit avec la même distinction qu'avait montrée la Police à cheval du Nord-Ouest lors de la Rébellion du Nord-Ouest (1885) et de la Guerre d'Afrique du Sud (1899-1902). Malheureusement, le gouvernement veut que la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest reste au Canada pour remplir des fonctions essentielles de sécurité intérieure en temps de guerre, notamment l'enregistrement des sujets d'un pays ennemi et la protection des frontières et du chemin de fer. La décision ne sourit pas aux membres de la Gendarmerie, et ils sont nombreux à rejoindre le Corps expéditionnaire canadien au terme de leur engagement. C'est le cas par exemple de Michael O'Leary (matr. 5685) qui quitte la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest le 22 septembre 1914 après 13 mois de service pour rejoindre le 1er bataillon des Irish Guards à titre de réserviste de l'Empire. Il obtiendra la Croix de Victoria, la distinction suprême de bravoure du Commonwealth, pour les gestes qu'il posera à Cuinchy, en France, le 1er février 1915. Étant donné le départ de gendarmes formés au profit du Corps expéditionnaire canadien et des régiments britanniques, pour avoir les moyens de s'acquitter des tâches à remplir au pays, le commissaire Perry reçoit l'ordre d'embaucher 500 membres supplémentaires une fois la guerre déclenchée en août.

En 1911, le Canada compte plus d'un demi-million d'habitants d'origine allemande ou austro-hongroise. Cela représente 14 % de la population canadienne qui s'élève à 7 millions de personnes selon le recensement de 1911, soit une part considérable de la population. En outre, après la déclaration de guerre, le consulat austro-hongrois à Montréal avertit les résidents allemands et autrichiens du Canada que leurs pays d'origine ne reconnaissent pas leur naturalisation canadienne et qu'ils ont le devoir de servir leur pays de naissance. Plus de 173 000 personnes d'origine allemande ou autrichienne vivent dans les provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan. Assurer les services de police dans ces provinces allait nécessiter un important influx de personnel afin de préserver la loi et l'ordre, d'enregistrer les sujets d'un pays ennemi et de prévenir le sabotage des fournitures envoyées à l'est pour soutenir l'effort de guerre. La Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest doit aussi aider la police provinciale de l'Alberta (établie en 1912) et la police provinciale de la Saskatchewan (établie en 1911) à s'acquitter des fonctions de leurs détachements dans les villes, grandes et petites, des deux provinces.

Le 6 avril 1918, après que le commissaire Perry a menacé de démissionner de la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest, le gouvernement cède et permet aux membres de la Gendarmerie de rejoindre le service outre-mer pour renflouer la Brigade de cavalerie canadienne qui combat au Front occidental. Plusieurs facteurs ont rendu la chose possible, à commencer par la bonne conduite des sujets d'un pays ennemi qui vivent dans l'Ouest canadien et la déclaration de guerre à l'Allemagne par les États-Unis le 6 avril 1917, ce qui enclenche la mise en œuvre de lois sur la sécurité intérieure au sud de la frontière. Lors de la conscription pour la cavalerie, entre le 18 avril et le 13 mai, 495 recrues joignent les rangs de la Gendarmerie pour servir outre-mer au Corps expéditionnaire canadien. Le 15 mai 1918, la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest transfère 12 officiers et 726 sous-officiers et gendarmes au Corps expéditionnaire canadiens pour former l'Escadron A de la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest sous le commandement du surint. George Leslie Jennings (O.147). L'escadron A de la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest voit de l'action en France et en Belgique; il fournit les estafettes sur les fronts et intervient avec distinction à la bataille de Mons en 1918. Un second escadron est levé entre le 17 août et le 9 septembre pour servir en Sibérie à la suite des Révolutions russes et de la signature par les Soviétiques bolchéviques du Traité de Brest-Litovsk avec l'Allemagne en mars 1918. Cet escadron devait faire partie du soutien allié aux opposants aux bolchéviques. Le 1er octobre 1918, 190 hommes sont transférés au Corps expéditionnaire canadien pour former l'escadron B de la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest sous le commandement du major George Stanley Worsley (O.123). L'escadron B est envoyé à Vladivostok pour assurer la garde du chemin de fer transsibérien. Deux membres sont décorés pour leur galanterie pendant leur service en Sibérie : James Edward Margetts (matr. 7373) et Philip Sheridan Bossard (matr. 7398).

Quatre membres ont été tués en service dans les deux escadrons de la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest pendant la Première Guerre mondiale : Everett Kirkpatrick (matr. 6886), Vernon Ward (matr. 7171), William Alexander Pearson (matr. 7273) et William John Henderson (matr. 7501).

Seconde Guerre mondiale, 1939-1945

caporal suppléant D.G. Stackhouse à Campobasso, Italie, La Première compagnie de la prévôté de la GRC, Seconde Guerre mondiale (1944)

Le 10 septembre 1939, date à laquelle le Canada déclare la guerre à l'Allemagne nazie, Stuart Taylor Wood, qui est à l'époque le commissaire de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada, avait déjà proposé que des membres de la Gendarmerie forment une compagnie de la prévôté. En août, la guerre semble inévitable et le commissaire Wood communique avec des décideurs du ministère de la Défense nationale pour leur faire part de son projet de faire contribuer des membres de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada à l'effort de guerre. Sa proposition est acceptée.

Le commissaire Wood croit fermement que la Royale Gendarmerie à cheval du Canada doit être représentée dans les forces armées canadiennes. Il connaît bien l'histoire de la Gendarmerie et les contributions qu'elle a apportées lors de conflits précédents. Il sait par ailleurs qu'un grand nombre de membres souhaitent servir leur pays dans un uniforme militaire. Il se trouve face à un dilemme.

Pendant la Première Guerre mondiale, le gouvernement avait hésité à libérer des membres de la Gendarmerie de leurs fonctions habituelles et de celles liées à l'effort de guerre. Le commissaire Wood est très conscient qu'une situation semblable se dessine. À son avis, il est important que la Royale Gendarmerie à cheval du Canada, en tant que service de police national, continue de jouer un rôle de premier plan au front intérieur et qu'elle lutte aux côtés des forces armées du pays.

Les démarches ne se font pas attendre. À la mi-septembre, la Première compagnie de la prévôté de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada est dotée d'un effectif complet d'environ 115 hommes de tous les grades et est en formation à la Division N (Rockcliffe). Il était logique de mettre sur pied une compagnie de la prévôté où des policiers feraient du travail de policier. Mais d'autres membres de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada contribuent à l'effort de guerre d'autres façons. En septembre 1939, la Section de la marine de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada compte quelque 200 marins chevronnés et 30 bâtiments qu'elle met à la disposition du ministère de la Défense nationale. De même, le Service de l'air de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada, qui compte dix membres et trois aéronefs de Haviland, est transféré à l'Aviation royale du Canada. Ces mesures représentent un apport capital à l'effort de guerre. Les membres qui ont été mutés à la Marine royale du Canada et à l'Aviation royale du Canada ont servi à titre de membres à part entière de ces organismes et non à titre de membres de la Gendarmerie. Ce sont les hommes de la Première compagnie de la prévôté qui ont été les porte-étendards des traditions et de l'emblème de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada pendant la guerre en Europe.

En décembre 1939, la Première compagnie de la prévôté quitte Ottawa pour se rendre à Halifax, en Nouvelle-Écosse, puis à Aldershot, en Angleterre, en passant par Greenock, en Écosse. Comme d'autres services de la Première Division canadienne, les membres de la Première compagnie de la prévôté demeurent en Grande-Bretagne pendant les trois années et demie qui suivent, attendant impatiemment leur chance de faire face à l'ennemi. Certains membres sont toutefois appelés à prendre part au malheureux raid de Dieppe en août 1942.

L'invasion de la Sicile par les Alliés en juillet 1943 puis de l'Italie continentale six semaines plus tard marque le début de combats violents contre les forces allemandes. La Première compagnie de la prévôté de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada, qui fait partie de la Première Division d'infanterie canadienne, prend part aux efforts des Alliés en vue de vaincre l'Italie et de repousser les Allemands hors du pays. Les membres de la Première compagnie de la prévôté remplissent des fonctions policières, notamment assurer la prise en charge et la détention de prisonniers de guerre et agir à titre de policiers militaires et d'enquêteurs au besoin. Mais leur tâche la plus importante concerne la sécurité routière. L'efficacité des frappes des forces armées dépend de la capacité d'assurer le déplacement et la réinstallation des hommes et du matériel. Les membres de la Première compagnie de la prévôté sont chargés de veiller à ce que les hommes, les véhicules et l'équipement puissent se déplacer sans difficulté le long des routes balisées et à ce que les convois soient dirigés vers leur destination, surtout lors de déplacements massifs. Étroites, mal entretenues et souvent abîmées, les routes d'Italie sont particulièrement difficiles, mais la Première compagnie de la prévôté a su franchir les obstacles et contribué grandement à la victoire des Alliés.

La Première compagnie de la prévôté n'a pas été épargnée. Le Tableau d'honneur de la GRC, qui dresse la liste des membres de la Gendarmerie qui ont été tués ou sont morts dans l'exercice de leurs fonctions depuis la création de l'organisation en 1873, comprend le nom de quinze membres qui ont fait le sacrifice ultime pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Corps de la prévôté canadienne a perdu onze de ses membres, dont trois le 28 décembre 1943, date à laquelle les forces allemandes se retirent d'Ortona.

Au milieu de la matinée du 28 décembre, le caporal suppléant Gordon Bondurant perd la vie dans une attaque aérienne ennemie. Vers 15 h le même jour, le lieutenant Cecil Ray, membre de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada, ainsi que le sergent Terence Watts et neuf autres hommes sont envoyés à Ortona pour former des patrouilles chargées d'empêcher le pillage et de contrôler la circulation. Des éclats d'obus lancés par l'ennemi tuent le sergent Watts et le caporal suppléant Edison Cameron et blessent grièvement les caporaux suppléants David Moon et Reginald Rance. Le premier succombe à ses blessures; le deuxième s'est rétabli et a survécu à la guerre, puis a repris son service à la Royale Gendarmerie à cheval du Canada en 1945. Triste journée que ce 28 décembre 1943 pour la Première compagnie de la prévôté et la Royale Gendarmerie à cheval du Canada. Les membres Bondurant, Watts, Cameron et Moon reposent au cimetière de guerre canadien de la Moro, près d'Ortona.

En mai 1944, la guerre fait trois autres victimes dans la Première compagnie de la prévôté de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada, en Italie. Le 15 mai, le caporal suppléant Kenneth d'Albenas est tué lorsque sa Jeep est détruite par une mine. Une semaine plus tard, le caporal John Nelson est tué par des tirs d'obus et le 31 mai, le caporal Donald Stackhouse perd la vie lorsque sa motocyclette roule sur une mine. Ces trois membres reposent au cimetière de guerre de Cassino.

À la fin de la guerre, au printemps de 1945, les membres de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada avaient apporté une importante contribution à l'effort de guerre. En tout, 213 membres se sont portés volontaires pour faire partie du Corps de la prévôté canadienne. De ce nombre, 60 ont reçu le brevet d'officier et ont servi à titre d'officiers dans d'autres compagnies de la prévôté. En septembre 1939, des 209 membres de la Section de la marine, 155 se sont portés volontaires pour faire partie de la Marine royale du Canada, 1 de l'armée et 26 de l'Aviation royale du Canada. Les 27 autres membres n'ont pas été pris en raison de leur âge. Aussi, neuf membres du Service de l'air sur dix se sont joints à l'Aviation royale du Canada.

Parallèlement, au front intérieur, le travail de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada s'alourdit passablement. Tout en maintenant son mandat d'application des lois fédérales existantes, elle doit s'acquitter pendant cette période de responsabilités nouvelles en sécurité civile et renseignement et en prévention du sabotage et protection des services publics, des transports, des voies de communication et des industries exploitées au soutien des efforts de guerre. Des membres de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada sont aussi chargés d'assurer la sécurité des personnes publiques et des édifices gouvernementaux, de planifier des mesures d'urgence en cas de raid aérien et de mettre en application les lois en vigueur en temps de guerre, comme les règlements de la Défense canadienne. Des sujets d'un pays ennemi font l'objet d'enquêtes et sont fichés, les antécédents de prisonniers de guerre sont établis et on prend les empreintes digitales de travailleurs des industries de guerre pour des raisons de sécurité. Il s'agit là de projets de très grande envergure, et pour répondre à cette nouvelle demande, environ 1 600 anciens membres sont réengagés comme gendarmes spéciaux.

Cela dit, ce sont les hommes du Corps de la prévôté canadienne qui ont porté les traditions et l'emblème de la Royale Gendarmerie à cheval du Canada sur les champs de bataille et c'est après la guerre que leur contribution a été soulignée notamment par l'ajout au guidon de la GRC de la mention « Europe, 1939-1945 ». Notre reconnaissance s'étend à tous les membres de la GRC qui se sont portés volontaires pour servir leur pays et à tous ceux qui ont payé de leur vie pendant cette guerre. Leur nom figurera à jamais au Tableau d'honneur de la GRC.

Missions des Nations unies, 1989 à aujourd'hui

En 1989, le commissaire Norman Inkster accepte de dépêcher des policiers civils pour surveiller le respect du droit et de l'ordre pendant les premières élections démocratiques organisées en Namibie (Sud-Ouest africain). Un contingent de 100 membres dirigés par le surint. pr. Larry R. Proke séjourne en Namibie du 19 octobre 1989 au 11 avril 1990 pour surveiller la Police du Sud-Ouest africain et pour assurer une présence dans les bureaux de vote. C'était la première fois que la GRC participait à une mission de l'Organisation des Nations Unies (Groupe d'assistance des Nations Unies pour la période de transition). La GRC a depuis participé à de nombreuses missions de paix internationales.

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