Vol. 78, Nº 1Dernières tendances

Deux policiers et deux garçons autour d'un table.

Il y a une appli pour ça

Le téléphone intelligent, un nouvel outil pour la police de Toronto

L'agent Jeff Stager (à gauche) se rend à des écoles pour établir de bons rapports avec les jeunes, offrir son aide et présenter des outils comme l'appli du SPT. Crédit : Agent Jeff Stager

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De nos jours, il y a une application pour tout, et le service de police de Toronto (SPT) compte maintenant la sienne, qu'il utilise pour moderniser sa façon de servir le public.

En août dernier, le SPT lançait son application mobile pour téléphones intelligents permettant, entre autres, de trouver le poste le plus proche, de signaler un crime, de recevoir des alertes et des conseils de sécurité, et d'interagir avec des policiers de quartier et virtuels.

« Nous voulons demeurer à la fine pointe de l'innovation », se réjouit l'agent Jeff Stager, policier de quartier au SPT. « Alors, naturellement, il faut rendre les services plus accessibles. »

Dès la première semaine, plus de6 000 personnes l'avaient téléchargée. Impressionnant, selon Ritesh Kotak, chef de projet chargé de l'appli, sachant qu'elle a été conçue uniquement pour le Grand Toronto, qui compte environ six millions d'habitants. Aujourd'hui, 10 000 personnes l'utilisent.

« La technologie fait partie du quotidien de tous : nous devions l'exploiter pour rendre les résidants, et surtout la génération Y, actifs dans la collectivité », précise M. Kotak.

Rapprochement des Torontois

Pionnier dans bien des domaines policiers au Canada, le SPT a une forte présence dans le Web et les médias sociaux. La nouvelle appli s'ajoute à son arsenal numérique qui comprend déjà Facebook, Twitter et LinkedIn et qui rapproche les policiers du grand public.

« Facile à télécharger, l'appli permet à monsieur et à madame Tout-le-monde de savoir à qui adresser leurs questions », affirme l'agent Stager.

Ce dernier patrouille la même zone nuit et jour, et est joignable sur Facebook et Twitter. Aujourd'hui, les Torontois peuvent également communiquer avec lui au moyen de l'application mobile.

« Dans la rue comme sur Internet, les patrouilleurs aident à prévenir le crime. Les malfaiteurs, quand ils savent qu'on est branché, sont moins tentés d'agir », explique-t-il.

L'appli s'avère aussi utile aux éducateurs et aux élèves, auprès desquels l'agent Stager travaille quotidiennement. Abbass Champsi, conseiller d'orientation pour le Toronto District School Board, estime qu'elle pourrait devenir une importante ressource pour les jeunes.

« Les postes de police et Jeunesse, J'écoute sont là pour les urgences. En même temps, c'est rassurant pour les élèves de savoir qu'un autre service leur est offert », souligne M. Champsi. « L'appli leur permet d'en savoir plus sur la loi et de prendre les choses en main. »

Il a également insisté sur l'importance d'avoir des policiers à l'écoute des jeunes. Les agents de quartier comme M. Stager contribuent à améliorer les relations, et l'appli facilite davantage les communications.

« Par les temps qui courent, le téléphone est le meilleur moyen de communiquer avec nos jeunes. Les policiers doivent donc se brancher pour se rendre accessibles », ajoute M. Champsi.

Lutte contre la criminalité

C'est l'entreprise texane MobilePD qui a créé l'appli pour le SPT. En 2009, elle a destiné son premier produit au service de police de Santa Cruz (Cal.).

Au Canada, le service de police de Victoria (C.-B.) a été le premier à obtenir en 2013 une application mobile. Depuis, 50 services américains et 10 canadiens en ont commandé.

Les fonctions de l'appli varient d'un service à l'autre, selon les réalités du terrain.

« Nous avons élaboré certaines fonctions pour les besoins du SPT », explique Jamieson Johnson, vice-président du développement commercial chez MobilePD. « Le service avait besoin d'un outil de communication avec ses policiers de quartier, ce qui était tout nouveau pour nous. »

Le but ultime de l'appli est d'aider les policiers municipaux à mieux lutter contre la criminalité. D'après MobilePD, dans certains secteurs, le taux d'indices reçus a augmenté de 300 p. 100, et le nombre de rapports de police, de 100 p. 100.

Au dire de M. Kotak, l'appli a été bien accueillie par les Torontois. Le SPT entend collaborer avec MobilePD à la mise à jour régulière de l'appli, en affinant les fonctions existantes et en en introduisant de nouvelles.

« Si le public est bien informé, il sera prêt à aider et à faire partie de la solution », conclut-il.

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