La s.é.-m. Marie-Josée Homsy est l'une des 40 agents de liaison (AL) de la GRC affectés à l'étranger pour faire avancer des enquêtes majeures et assurer un lien crucial entre les organisations canadiennes et étrangères. Affectée à Pretoria, en Afrique du Sud, la s.é. m. Homsy est responsable d'un secteur qui englobe 16 pays. Elle a parlé à Paul Northcott de son travail et des défis et qualités d'un bon AL.
Quel est le rôle d'un agent de liaison?
Je réponds à des demandes courantes, en fournissant les antécédents de voyage d'une personne d'intérêt, par exemple. Mais il y a aussi des demandes plus compliquées, comme des policiers canadiens qui veulent que leurs homologues sud-africains participent à des opérations d'infiltration ou fassent de la surveillance sur place. Je fais la demande à mes contacts ici en Afrique du Sud, mais, comme au Canada, ils manquent de personnel et doivent servir leur propre clientèle, sans parler du fait qu'ils ne travaillent pas toujours comme nous. Nos partenaires africains peuvent accepter de nous aider, mais ils peuvent aussi refuser. Nous ne pouvons rien exiger, et je dois m'assurer de préserver mes relations. De plus, je facilite l'échange de renseignements et j'aide les enquêteurs dans mon secteur de responsabilité.
Pourquoi vouliez-vous devenir agente de liaison?
La collaboration internationale m'a toujours intéressée. Après avoir participé à la mission de l'ONU en Haïti, j'ai voulu poursuivre mon travail à l'étranger. Personnellement, j'aime relever des défis par moi-même. J'aime aussi voyager, voir différentes régions du globe et apprendre.
Quelles sont les qualités d'un bon AL?
En tant que policier, il faut acquérir autant d'expérience que possible. J'ai travaillé aux services généraux à l'Île-du-Prince-Édouard, j'ai été chef d'équipe dans une équipe spéciale mixte à Cornwall (Ontario) et j'ai travaillé pour l'Équipe intégrée de la sécurité nationale à Ottawa. Je conseille aussi aux membres de la GRC qui veulent devenir agents de liaison de chercher des occasions de travailler avec nos partenaires canadiens, comme l'Agence des services frontaliers du Canada ou d'autres services de police. Il faut être débrouillard et avoir une bonne aptitude à résoudre les problèmes.
Où avez-vous travaillé?
En 2016, j'ai été choisie pour une affectation d'AL à La Haye (où se trouvent le parlement hollandais et la Cour pénale internationale de l'ONU). J'ai brièvement fait partie d'une équipe de relève à Paris et en 2018, je suis venue en Afrique du Sud.
Comment vous tenez-vous au courant de ce qui se passe dans un secteur de responsabilité si vaste?
À mon arrivée à Pretoria, l'AL sortant a organisé une réception pour me permettre de rencontrer les autorités locales et les autres agents de liaison. Cela a été très utile, car j'ai souvent recours à leur aide et le groupe des agents de liaison est très uni. Quand je reçois des demandes qui concernent l'Afrique du Sud ou tout autre pays dans mon secteur de responsabilité et auxquelles je ne peux pas répondre, je parle d'abord avec mes contacts locaux. Si ça ne fonctionne pas, je m'adresse aux autres agents de liaison, et si j'ai encore besoin d'aide, je communique avec Interpol, l'Organisation internationale de police criminelle.
Qu'en est-il des barrières linguistiques?
Je suis bilingue, et il y a plusieurs anciennes colonies françaises où le français est très répandu. En Afrique du Sud, il y a 11 langues officielles. Heureusement, tous les AL peuvent avoir recours aux services d'interprétation d'un commis au soutien administratif, au besoin. Mais pour certaines affectations, l'AL doit parler la langue locale.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?
J'ai l'impression de travailler à quelque chose de nouveau chaque jour. Comme les membres aux services généraux, je reçois beaucoup de demandes qui peuvent sembler identiques, mais qui présentent quelques différences, ce qui les rend d'autant plus stimulantes.