Vol. 81, Nº 4Actualités

Un agent de la GRC tient une tablette à l'extérieur; son reflet est visible à l'écran.

Une application pour intervenir auprès des personnes en crise

Trois détachements de la GRC au Manitoba utilisent un nouveau logiciel pour mieux intervenir auprès des personnes en crise. Crédit : Cpl. Nirmal Rukhra

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La GRC au Manitoba est mieux outillée pour intervenir auprès des personnes en crise depuis qu'elle s'est dotée de HealthIM, une application pour ordinateurs et appareils mobiles.

Une fois les données sur le sujet en crise saisies (intoxication, état émotionnel, hallucinations et violence), l'application évalue sa dangerosité pour lui-même et pour autrui; le policier peut alors prendre une décision éclairée : arrêter la personne, la conduire à l'hôpital ou l'aiguiller vers des services communautaires.

« C'est souvent un problème de santé plutôt qu'un problème criminel, mais nous sommes les premiers intervenants, explique le cap. Nirmal Rukhra du Détachement de Portage La Prairie. L'application ne remplace pas l'agent, mais il le guide. »

La GRC à Steinbach et à Thompson (Man.) et la police à Winnipeg et à Brandon utilisent également l'application.

Le cap. Rukhra se souvient d'une personne en crise qui menaçait de se faire du mal. Après avoir parlé à celle-ci et à sa famille, et évalué la situation à l'aide de l'application, le policier a jugé qu'il valait mieux la diriger vers des programmes de soutien.

« Dans le passé, nous l'aurions sans doute transportée à l'hôpital », dit-il, ajoutant que cet aiguillage garantit qu'un suivi sera effectué.

L'évaluation ne prend que quelques minutes et intègre les données recueillies antérieurement si la personne a déjà fait l'objet d'une telle évaluation.

Si la personne doit être hospitalisée, HealthIM envoie un rapport directement au centre de soins de santé, ce qui améliore la communication entre la police et les hôpitaux.

Selon Brendan Sheenan, directeur des opérations de HealthIM, cette communication est particulièrement avantageuse, notamment pour la personne elle-même. En effet, ces rapports contiennent de précieuses informations, sur la sensibilité d'une personne au toucher par exemple, qui permettent d'améliorer la qualité des soins.

Depuis qu'ils utilisent l'application, les policiers passent moins de temps à l'hôpital avec les personnes en crise et peuvent ainsi intervenir ailleurs.

Près de 20 corps policiers canadiens utilisent HealthIM et ce chiffre devrait doubler cette année.

L'outil repose sur un modèle d'évaluation psychiatrique reconnu à l'échelle internationale et adapté par Ron Hoffman, ancien policier et professeur.

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