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Un groupe de six personnes se tient derrière une table sur laquelle sont exposés une sculpture en bois et divers documents.

Un atelier met en lumière l’expérience afro-canadienne

Le cap. Adam Jackson, la gend. Natasha Dantiste, Dana Colley-Provo, Shelly Braithwaite, le serg. Craig Smith et Robert Upshaw ont collaboré à la création de l'atelier « L'expérience afro-canadienne ». Crédit : GRC

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En 2008, le serg. Craig Smith a mis au point l'atelier sur l'expérience afro-néo-écossaise à l'intention des employés de la GRC en Nouvelle-Écosse après qu'on eut recommandé dans un rapport de former davantage les policiers à mieux servir les communautés diverses. En 2017, l'atelier s'est transformé en un cours de cinq jours, ce qui illustre l'importance de son contenu.

« Nous ne parvenions pas à livrer la matière de façon satisfaisante en une journée, explique le serg. Smith, en poste au Détachement de la GRC à Lower Sackville, dans le district de Halifax. »

Le cours vise à sensibiliser les employés à la diversité dans le milieu de travail, à les doter des connaissances et des compétences nécessaires pour promouvoir un milieu inclusif, diversifié et exempt de discrimination, et à les aider à mieux comprendre les obstacles auxquels se heurtent les Afro-Canadiens.

« Nous nous efforçons de créer les conditions favorables aux discussions sur des sujets délicats », ajoute le serg. Smith. « Je leur dis d'emblée que si j'ai bien fait mon travail, ils seront en mesure de poser toutes les questions qu'ils n'ont jamais osé poser sur la communauté afro-canadienne. »

Élargir les horizons

Employée de la fonction publique de la GRC en Nouvelle-Écosse, Shelly Braithwaite a participé à la création de l'atelier qu'elle contribue à animer; voir les gens apprendre et se défaire de leurs œillères est toujours un moment fort pour elle.

« Un participant peut nier la réalité de la discrimination le premier jour et réviser son jugement au cinquième, voire s'engager à apporter des changements dans son milieu de travail par la suite », illustre-t-elle. « C'est, selon moi, la raison d'être de cet atelier ».

L'atelier aborde des faits historiques, tels que l'esclavage au Canada, l'immigration des Noirs, les mouvements migratoires au pays, et les injustices comme les abus subis par les pensionnaires du « Foyer pour enfants de couleur de la Nouvelle-Écosse » (Nova Scotia Home for Colored Children). Pour le serg. Smith, ces sujets sont d'autant plus importants qu'ils ne figurent pas dans les programmes scolaires.

L'atelier met également en lumière la réalité contemporaine des Afro-Canadiens et l'expérience qu'ils font du racisme systémique, des préjugés et des privilèges. Le serg. Smith, qui, pendant six ans, a été analyste des services de police axés sur la diversité en Nouvelle-Écosse, croit que les récits personnels et les scénarios d'apprentissage inspirés de faits réels aident les participants à mieux comprendre et partager ce vécu.

« Souvent, les récits personnels sont plus percutants », dit-il. « On peut penser que les pratiques discriminatoires sont révolues, par exemple; mais parce que les scénarios et les discussions s'inspirent du vécu, on se rend compte qu'il n'en est rien. »

Robert Upshaw, qui a passé des décennies à défendre les communautés afro-néo-écossaises, a participé à la création de l'atelier et l'a animé. Il explique que dans un espace de discussion sûr, les gens peuvent revenir sur leurs propres expériences. « Cela permet de réfléchir à ce qu'on est, à l'incidence des connaissances qu'on acquiert sur ses propres pratiques et comment on se les approprie, dit celui qui enseigne à l'Université St. Francis Xavier à Antigonish (N.-É.). »

Un bon accueil

Pour Shelly Braithwaite, le soutien des cadres supérieurs a été déterminant : « Leur appui et leur participation montrent que l'atelier est important. »

Alors que jusqu'à récemment, l'atelier n'était donné qu'en Nouvelle-Écosse, les animateurs se déplacent désormais pour l'offrir aux employés et aux policiers de la GRC en Ontario.

« C'est une évolution naturelle. À la suggestion de participants, nous avons décidé d'en faire profiter un plus grand nombre d'employés ailleurs au pays », pose le serg. Smith.

Macella Maxwell, une employée de la fonction publique de la GRC en Ontario, a participé à l'atelier en Nouvelle-Écosse et se prépare maintenant à l'animer à son tour. « Je crois qu'il faut rassembler et que nous ne pouvons le faire sans nous comprendre mutuellement », analyse-t-elle. « L'atelier permet de jeter des passerelles et d'aider les gens à comprendre ce que c'est que d'être une personne de couleur au Canada et dans un service de police. »

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