Vol. 79, Nº 2Éditorial

Un policier déambule dans la rue parmi les décombres de résidences et les carcasses d'automobiles calcinées, sous un ciel obscurci par une épaisse fumée.

La capacité d’intervention ne s’établit pas du jour au lendemain

Crédit : Gend. Patrick Fehlmann

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Je ne m'attendais pas à cela. Jamais je n'ai pensé que cela arriverait ici. Je n'en reviens pas encore.

De tels commentaires sont courants dans la foulée d'un incident critique ou d'une catastrophe naturelle. Même en présence d'un quelconque avertissement, nul parmi nous ne peut être totalement prêt pour la prochaine urgence. Mais être prêt à intervenir de notre mieux est possible, si nous nous y mettons dès aujourd'hui.

Dans le présent numéro, nous abordons ce qu'il faut faire pour prévoir, réagir avec assurance et compétence et s'améliorer en vue du prochain impondérable.

Dans notre dossier, Amelia Thatcher se penche sur le déroulement de l'évacuation de Fort McMurray (Alb.), en proie aux flammes et à la fumée, et sur les éléments clés de la préparation qui ont donné aux intervenants le ressort voulu et fait prévaloir l'ordre dans le chaos.

Dans la Première Nation de Chateh (Alb.), un exercice d'intervention en cas de catastrophe a porté fruit lorsque, quelques mois plus tard, la réserve a dû être évacuée à l'issue d'inondations. L'exercice de planification, sans précédent pour une Première Nation albertaine, a contribué à réduire la confusion et à favoriser l'autonomie des citoyens durant la catastrophe.

Dame nature est une force formidable. Deidre Seiden aborde l'excellente planification et l'intervention coordonnée de la police canadienne lors de l'ouragan Matthew en Haïti. Des communications préalables aux patrouilles à pied post-ouragan, les participants à la mission étaient prêts à faire face à toute éventualité et à intervenir rapidement après coup.

Peu importe où il frappe – à l'école, au bureau ou dans un lieu de culte –, un tireur actif ne laisse pas beaucoup de temps pour planifier. Et la coordination d'une intervention immédiate, de la part d'un agent ou d'un détachement complet, mettra à l'épreuve le plus aguerri des policiers.

Nous nous arrêtons aussi sur la formation au Déploiement rapide pour action immédiate (DRAI), cours obligatoire qui enseigne aux membres et aux cadets la façon de neutraliser un tireur actif grâce à des mises en situation réalistes.

L'intervention face à une fusillade à l'école mobilise de nombreux acteurs. Le Groupe de la préparation et des interventions opérationnelles de la GRC au N.-B. a récemment exécuté un exercice multiservices dans une ancienne école secondaire pour tester l'interopérabilité des intervenants. Le scénario a permis à chacun de s'exercer, de faire un bilan et de discuter des améliorations à apporter.

Notre lieu de travail, comme service de police, peut être la cible d'actes de violence. Les détachements au Québec ont créé une vidéo, entre autres outils, pour les policiers et employés civils sur les façons de réagir en présence d'un tireur fou dans leur immeuble. Il va sans dire que le DRAI et la sensibilisation des employés sont des sujets clés.

Nous nous penchons aussi sur la pla-nification d'urgence dans des populations vulnérables, la coordination de l'évacuation des animaux de compagnie et du bétail, comment préserver sa santé mentale en situation d'urgence et les communications lors de crise.

Peu de gens pensent sciemment à se préparer à ces incidents, mais comme le souligne un membre de la GRC participant à la formation au DRAI, « nous devons y songer, parce que c'est notre travail. »

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