Vol. 80, Nº 3Reportages

Police van with lights flashing parked on side of highway at night with police officers walking in and around it.

Pour changer les choses

L'alcool au volant ciblé par les groupes mobiles

Fourgonnette de police avec les gyrophares actionnés, stationnée en bordure d'une route la nuit et un groupe d'agents à l'intérieur et autour du véhicule. Crédit : GRC

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Depuis des années, la GRC en C.-B. emploie un Groupe mobile de la sécurité routière (GMSR) chargé d'intercepter les conducteurs ivres. Cette année, la GRC en Alberta emboîte le pas. Les initiatives dans ces deux provinces permettront de mettre le grappin sur les automobilistes qui prennent le volant après un verre de trop.

En C.-B., le GMSR, aussi appelé le bus d'Alexa, fait le tour de la province depuis 2014.

Baptisé en l'honneur d'Alexa Middelaer, une fillette de quatre ans happée mortellement par un conducteur aux facultés affaiblies alors qu'elle nourrissait un cheval dans un secteur rural de Delta (C.‑B.) en 2008, le bus d'Alexa a vu le jour grâce à une campagne de financement lancée par les parents, la famille et les amis d'Alexa avec le soutien d'entreprises, de groupes communautaires et des gouvernements provinciaux et fédéral.

« Les parents d'Alexa nous ont demandé comment ils pouvaient contribuer à changer les choses, dit l'insp. retraité Ted Emanuels; ils ont donc pressenti le comité de la sécurité routière de l'association des chefs de police de la C.-B. Après cette tragédie qui a frappé une innocente fillette, victime de l'alcool au volant, ils voulaient faire en sorte d'éviter qu'un tel drame ne se reproduise. »

L'insp. Emanuels et le gestionnaire du programme du bus d'Alexa, le serg. Gerry Desaulniers, parlent avec enthousiasme d'Alexa, de la création du groupe de la sécurité routière et de ses réalisations.

Réduire les décès

Les agents du bus d'Alexa ont porté des dizaines de milliers d'accusations de conduite avec facultés affaiblies et, de 2010 à 2016, le nombre de collisions mortelles impliquant l'alcool en C. B. a chuté de 111 à 53.

Le GMSR dispose d'un matériel et d'un aménagement de pointe pour appréhender les conducteurs aux facultés affaiblies : éthyloscopes, matériel radio, Wi-Fi, caméras de surveillance, toilettes et salles privées avec téléphone satellite et cellulaire pour permettre aux prévenus de communiquer avec leur avocat.

« Nous disposons de tous les moyens d'un détachement à bord du bus d'Alexa », explique le serg. Desaulniers.

Au centre du plancher du bus se trouve une ligne pointillée pour le test de sobriété qui consiste à marcher et à se retourner. Durant les tournées, le serg. Desaulniers remet aux visiteurs une paire de lunettes reproduisant les effets de l'ivresse ou de l'intoxication par la drogue et leur demande de marcher le long de la ligne.

Aux dires des participants, les lunettes font qu'il est impossible de marcher en ligne droite.

Le serg. Desaulniers veut multiplier les tournées du bus dans la province pour mieux soutenir les policiers dans la répression de l'alcool au volant.

Il s'agit de sensibiliser les gens au drame d'Alexa et aux divers types de conduite dangereuse afin de réduire le nombre de blessures graves et de collisions mortelles.

Répression en milieu rural

La GRC en Alberta a fait l'acquisition d'un véhicule pour alcootest mobile en octobre 2017.

Le serg. Brent Robinson, spécialiste de la conduite avec facultés affaiblies au Groupe de la circulation de la GRC en Alberta, résume l'objetif : appréhender plus de conducteurs aux facultés affaiblies, surtout en milieu rural.

« J'espère rehausser ce nombre », explique le serg. Robinson, qui observe que ses homologues en milieu urbain appréhendent régulièrement des conducteurs ivres.« Mais c'est particulièrement difficile en milieu rural en raison du nombre de routes de campagne. »

Comme le bus d'Alexa, l'unité de l'Alberta disposera d'un matériel de pointe et d'outils qui seront particulièrement utiles dans les secteurs isolés.

« C'est une course contre la montre, explique-t-il. Il nous faut obtenir le premier échantillon dans les deux heures. S'il faut faire deux heures de route pour amener le prévenu à l'alcootest le plus proche, nous nous exposons à des complications juridiques. »

L'unité d'alcootest mobile sera plus efficace.

« En milieu rural, il est beaucoup plus pratique d'administrer l'alcootest sur place, précise le serg. Robinson. C'est beaucoup plus rapide et nous aurons moins de contestations relatives aux délais. »

La GRC entend mettre l'unité à la disposition des détachements tout au long de l'année.

« Aux événements comme les rodéos, les foires agricoles et les rassemblements en périphérie des détachements, l'unité d'alcootest mobile sera clairement affichée comme contrôle routier, afin de constituer un facteur de dissuasion très visible », précise le serg. Robinson.

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