Les recherches des deux présumés meurtriers de C. B., qui se sont étendues sur quatre provinces et ont capté l'attention à l'échelle internationale, ont pris fin au terme d'une enquête poussée dans le nord du Manitoba. Le surint. Kevin Lewis, chef du district nord et premier commandant des interventions dans l'affaire, s'est entretenu avec Travis Poland de son rôle dans l'organisation de l'une des plus importantes chasses à l'homme au pays.
Qu'y avait il de critique dans ces recherches?
Il fallait une intervention policière spécialisée pour protéger le public et retrouver des individus armés, soupçonnés de trois homicides en C. B. Les risques accrus justifiaient d'avoir recours à des agents tactiques. Dès que nous avons appris que les fugitifs avaient été aperçus pour la dernière fois dans la région de Sundance Creek, près de Gillam, nous avons mobilisé de nombreuses ressources pour les trouver et éviter d'autres pertes de vie.
Parlez nous de votre rôle de commandant des interventions
J'étais responsable du Groupe tactique d'intervention, de l'équipe d'endiguement et des services de soutien, comme les services cynophiles. Environ 40 policiers dans la région de Gillam étaient présents en tout temps. La majorité de mes fonctions consistait à gérer et à prioriser les tâches de recherche et l'information reçue.
Comment cette intervention se compare t elle à d'autres incidents critiques?
C'est de loin l'intervention la plus notable que j'ai eue à superviser. Quand je suis devenu commandant des interventions en 2006, la plupart de mes cas concernaient des suspects armés et barricadés ou des mandats à haut risque et prenaient de quelques heures à un ou deux jours. Ces recherches étaient, au contraire, poussées et se distinguaient surtout par l'étendue du territoire ratissé : d'habitude, le suspect se trouve dans une zone connue. Nos agents et notre personnel à Gillam ont travaillé de longues journées, pendant des semaines.
À quelles difficultés vous êtes vous heurté?
Il fallait constamment lutter contre les insectes. Même avec de l'insectifuge, il était difficile de se frayer un chemin dans les marécages et la forêt dense. On fouillait des zones accessibles uniquement par hélicoptère ou bateau. De plus, les suspects auraient pu facilement trouver abri, nourriture et armes à feu dans les nombreuses cabanes à trappeurs. En somme, les recherches en zones éloignées étaient difficiles et risquées.
Comment avez vous collaboré avec les Forces armées canadiennes?
Dans le nord du Manitoba, elles nous ont beaucoup aidé à fouiller le chemin de fer reliant Gillam à Churchill et les rivages de la baie d'Hudson jusqu'au fleuve Nelson. Elles nous ont fourni une personne chargée de la logistique à Gillam pour assurer une communication rapide et continue entre les équipes de l'air et au sol. Conservation Manitoba a contribué à nos efforts par ses connaissances des terres, des cabanes de chasse et des voies d'évitement. Manitoba Hydro nous a fourni des cartes et de l'information sur ses installations et les zones éloignées.
Comment avez vous collaboré avec les collectivités locales?
Les collectivités de Gillam et de Fox Lake nous ont bien accueillis durant les recherches. Certains résidents ont pris la peine de s'arrêter pour remercier nos policiers, et plusieurs habitants ont prêté main forte aux équipes de recherche maritime; leur connaissance de la région a été très utile.
Quand avez vous su qu'il était temps de réduire le rayon des recherches?
La menace posée par les suspects a commencé à diminuer. L'étendue des recherches, le manque de signalements et d'autres facteurs nous ont amené à réduire notre effectif à Gillam. Le terrain accidenté et les recherches intenses ont fort probablement poussé les fugitifs à s'isoler dans les bois sans grand espoir. J'aime croire que nous avons réussi à les encercler. Nous savions qu'il fallait ratisser les lieux au peigne fin pour trouver les suspects qui, selon nous, n'avaient pas survécu dans la nature.