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Officière de la GRC fixant la caméra avec en arrière-plan un village couvert de neige.

Comment une expérience iraquienne peut servir dans le Grand Nord

Après avoir travaillé en Iraq, la surint. Marie-Claude Côté, de la GRC, a accepté une affectation au Nunavut, où elle met à profit les leçons tirées de son expérience à l'étranger. Crédit : GRC

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Ayant passé l'essentiel de 2020 en Iraq pour une mission de paix internationale, la surint. Marie-Claude Côté de la GRC a choisi le Nord canadien comme prochaine étape de sa carrière dans la police. En février dernier, elle est entrée en fonctions à Iqaluit (Nunavut). Malgré le changement complet de décor, elle tire parti de son expérience dans le maintien de la paix pour assumer son nouveau rôle. Paul Northcott, rédacteur pour la Gazette, s'est entretenu avec elle.

Quel est votre rôle actuel?

Je suis l'officière responsable des enquêtes criminelles au Nunavut, qui compte 26 détachements centrés sur des initiatives de police communautaire. Je suis également responsable de la Police fédérale, qui s'occupe notamment de l'intégrité des frontières, des drogues et de la souveraineté dans l'Arctique.

Qu'est-ce qui vous a attiré à Iqaluit?

J'ai toujours eu le désir d'occuper un poste dans le Nord. L'occasion s'est présentée, je l'ai saisie. Ayant travaillé en Iraq avec des femmes et des groupes minoritaires, j'avais envie de continuer à aider les gens et à mener des activités de police communautaire.

Puisez-vous souvent dans votre bagage d'expériences bagdadiennes?

Tous les jours. La mission policière en Iraq, comme d'autres ailleurs sur le globe, vise à aider les gens vulnérables. L'Iraq est marqué par la diversité. En allant voir les uns et les autres, j'ai appris ce qui comptait pour eux. Le Nunavut aussi est immense. Les communautés d'ici ne sont accessibles que par avion. Comme en Iraq, je rencontre des gens, je découvre leur culture et je m'efforce de gagner leur confiance. En Iraq, à chaque rencontre, je me demandais « a-t-on oublié quelqu'un? », « qui n'est pas représenté? »; or ici, je me pose les mêmes questions.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?

Je suis en poste depuis seulement quelques mois, mais par chance, je suis arrivée avant que la pandémie frappe vraiment le Nord. Jusqu'ici, j'ai pu rencontrer un tas de gens, découvrir leurs coutumes et participer à des cérémonies, et j'ai passé quelque temps sur le continent. J'apprends à connaître la culture inuite et le caractère propre de chaque communauté.

Quelle a été votre plus grande surprise depuis votre arrivée?

Tout le monde a plaisanté au sujet de ma mutation. C'est un passage d'un extrême à l'autre, au sens propre : à Bagdad, les poignées de porte en métal vous brûlent les mains; ici, elles sont tellement gelées que votre peau y reste collée. Ce qui m'a le plus surprise, c'est ce que j'ai appris sur moi-même et sur mon pays. Bien sûr, je connaissais le Nunavut, je savais que c'était vaste. Vaste? C'est immense, et avec une toute petite population dispersée. Notre tâche est d'assurer sa sécurité et de la tenir au courant de ce que nous faisons, de sorte qu'elle sache que nous travaillons à la sécurité des collectivités.

Quel conseil donneriez-vous à un policier qui songe à travailler dans le Nord?

Il suffit de parler avec des membres affectés au Nunavut pour s'apercevoir que l'Arctique est rempli de possibilités. C'est un environnement qui exige un apprentissage constant et où chacun unit ses forces à celles des autres pour le bien de la communauté. Une telle expérience est un atout durable. Lorsqu'un membre est muté ici, je lui fais toujours parvenir un mot qui dit « Bienvenue dans la famille! », parce que c'est de ça qu'il s'agit dans le Nord : une grande famille où tous les membres s'entraident.

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