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Deux agents de la GRC se tiennent côte à côte, souriants, devant une murale représentant des gendarmes vêtus de la tunique rouge.

Des agents bienveillants en C.-B.

Le cap. Ryan et le gend. Mohan cherchent souvent des façons concrètes d'aider les personnes qu'ils côtoient dans l'exercice de leurs fonctions. Crédit : GRC

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Lorsque le gend. de la GRC Vishal Mohan a répondu à un appel concernant une jeune mère surprise en train de voler de la nourriture dans une épicerie de Surrey (C.-B.), il s'est vite rendu compte qu'elle le faisait par nécessité, non par choix.

« Ayant entassé ses enfants dans une poussette, elle avait volé un bâtonnet de beurre et un carton de lait », raconte le gend. Mohan, qui travaille aux services généraux à Surrey depuis deux ans. « Elle n'avait pas l'habitude de voler. Elle essayait simplement de nourrir sa famille. »

Son partenaire, le gend. Archi Maleki, et lui ont appris en discutant avec la femme qu'elle avait émigré d'Inde avec sa famille l'année précédente et qu'elle avait du mal à joindre les deux bouts depuis que son mari, le seul pourvoyeur de la famille, avait eu un accident d'auto l'empêchant de travailler.

« J'ai vu en elle ma propre mère, qui faisait ce qu'elle pouvait pour survivre », confie le gend. Mohan, qui a également émigré d'Inde avec ses parents lorsqu'il était jeune.

Désireux d'aider, les deux policiers ont raccompagné la femme à l'intérieur et l'ont aidé à se procurer des denrées de première nécessité en payant sa facture de 80 $. « Parfois, on a juste besoin de souffler un peu », fait remarquer le gend. Mohan.

Les agents ont également mis la femme en contact avec le ministère de l'Enfance et de la Famille de la Colombie-Britannique, qui a ensuite versé une aide financière à la famille.

De l'empathie lors d'un deuil

Le gend. Vishal Mohan dit être souvent inspiré par les petits gestes bienveillants de ses collègues, dont le caporal Jason Ryan.

En octobre 2021, le gend. Mohan et le cap. Ryan ont répondu à un appel concernant la mort soudaine d'une dame âgée de plus de 90 ans. Arrivés sur les lieux, ils ont rencontré son mari, totalement désemparé. « Il pensait qu'elle s'était endormie à table, ce qu'elle avait déjà fait dans le passé », explique le cap. Ryan, membre de la GRC depuis 15 ans. « Ce n'est que plus tard, n'arrivant pas à la réveiller, qu'il a composé le 911. »

Lorsque les ambulanciers paramédicaux ont trouvé de la nourriture dans la bouche de la femme, son mari s'en est voulu, pensant qu'elle s'était étouffée en mangeant le plat de porc et de choucroute qu'il lui avait préparé. Selon les deux policiers, l'homme était très ébranlé chaque fois qu'il regardait la vaisselle sur la table.

« Penser qu'il avait pu avoir fait ça à sa femme le bouleversait. Il ne cessait de dire des choses du genre "si j'avais appelé plus tôt", "si j'avais su", "j'aurais pu en faire plus" », raconte le cap. Ryan, qui, voyant à quel point l'homme était atterré, a suggéré à l'agent Mohan de l'emmener s'allonger dans sa chambre. Le caporal a ensuite lavé toute la vaisselle à la main et l'a rangée, même si le couple avait un lave-vaisselle.

« Je l'ai fait parce que la vue des assiettes déclenchait une réaction émotive chez lui », explique le cap. Ryan. « Je ne voulais pas qu'elles soient pour lui un rappel de ce qui s'était passé. »

Conseils aux jeunes policiers

Le cap. Ryan affirme qu'humaniser une situation difficile et faire preuve d'empathie sont des choses qui s'apprennent avec le temps, bien souvent.

« Au début, on a peu d'expérience avec la mort et c'est très malaisant », dit-il. « On passe en mode policier et on adopte une approche très froide. »

Il encourage ses agents à imaginer un instant qu'il s'agit des membres de leur propre famille et à réfléchir à la manière dont ils voudraient que la police les traite.

L'agent Mohan dit s'être s'identifié à ce couple ce jour-là. « Il s'agissait d'un gentil couple allemand; ils n'avaient pas pu avoir d'enfants et avaient passé toute leur vie ensemble », raconte le gendarme, qui a été répartiteur au 911 pendant cinq ans avant de se joindre à la GRC. « Cela m'a fait penser à ma femme et à moi. »

Un côté humain

Pour les agents, répondre à un deuil peut être une tâche délicate et difficile.

Un soir de septembre 2020, le gend. Celestin Tougas de la GRC est intervenu au domicile d'un autre couple âgé en Colombie-Britannique. À son arrivée, une femme en pleurs venait de découvrir que son mari était décédé subitement pendant sa sieste sur la véranda.

Le gend. Tougas, arrivé à la GRC à peine un an plus tôt, se souvient que la femme était en état de choc et incapable de répondre à ses questions. « Elle avait recouvert son mari d'une couverture, s'était allongée à ses côtés et caressait ses cheveux », se remémore-t-il. « C'était triste et touchant. »

Une fois la dépouille emportée, le gend. Tougas est resté pour aider la femme à s'occuper des arrangements avec le salon funéraire et lui a même donné son courriel personnel. « On ne fait pas ça normalement, mais elle me faisait penser à ma grand-mère », avoue l'agent, qui a régulièrement pris des nouvelles de la veuve par la suite.

Le gend. Mohan continue également de prendre des nouvelles du vieil homme allemand. Le jour de son anniversaire, quelques jours seulement après la mort de sa femme, le policier lui a rendu visite une fois de plus et lui a apporté des petits gâteaux et une carte.

« On m'a appris à aider les autres et c'est la raison pour laquelle je fais ce travail, pour m'assurer que les gens sont en sécurité de manière durable et pour trouver des solutions à des problèmes », confie-t-il.

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