Vol. 81, Nº 1Reportages

Femme souriant tout en soulevant des haltères avec deux autres femmes s'entraînant avec elle.

Des séances de mise en forme gagnantes

L'entraînement en groupe pour prévenir la fatigue et la maladie

Roxanne Blanchette, deuxième à partir de la gauche, a perdu 64 livres et traité son diabète grâce à ses séances d'entraînement en groupe. Crédit : Serge Gouin, RCMP

Par

Il y a neuf ans, Roxanne Blanchette, membre civile, regardait ses collègues policiers s'entraîner en vue du Test d'aptitudes physiques essentielles (TAPE) sur l'hélisurface près de sa fenêtre de bureau au Détachement de Fredericton.

« Il est frustrant de voir des gens faire ce que vous aimeriez accomplir, sans pouvoir le faire », précise Mme Blanchette, qui pesait alors 260 lb et souffrait du diabète de type 2. « Je souhaitais juste être capable d'aller ramasser le courrier sans m'essouffler. »

En modifiant ses habitudes alimentaires et en devenant plus active, Mme Blanchette a perdu 66 livres. Mais sa vie a réellement changé lorsqu'elle s'est mise à l'entraînement avec une collègue qui lui a proposé un plan de musculation.

Pour accélérer son développement, elle s'est jointe à un camp d'entraînement. En moins de cinq ans, elle a perdu 64 livres supplémentaires et ne prend plus de médicaments pour son diabète.

« Je ne suis plus irritable, agitée ou déprimée; j'ai tellement plus d'énergie, pour profiter non seulement de la vie, mais aussi jouir de mes relations », explique Mme Blan-chette, qui se joint à ses collègues dans des activités physiques tout au long de l'année.

« Aujourd'hui encore, aller au gym me terrifie, dit-elle. Mais c'est moins intimidant quand je suis avec cinq autres adeptes. »

D'autres détachements du N.-B. font appel à l'entraînement en groupe pour favoriser la santé physique et mentale des employés et les aider à améliorer leurs résultats au TAPE. De fait, la province compte le plus haut taux de participation au TAPE au pays.

Le TAPE sert à évaluer la capacité d'un membre à relever les défis du travail policier en simulant une poursuite, un affrontement physique et une arrestation. Avant d'être reçu membre de la GRC, tout cadet doit réussir le test.

L'union fait la force

Dix-huit mois après s'être jointe au Détachement de Campbellton (N.-B.), la gend. Kelcie Levesque a entamé une routine d'entraînement avec un collègue. En un rien de temps, elle s'entraînait assidûment cinq jours par semaine avec un groupe qui la motivait et l'encourageait.

« En tant que femme, lorsque j'aborde des clients, je peux sembler être désavantagée par ma petite taille, explique-t-elle. La force musculaire acquise à l'entraînement aux poids lourds me procure de l'assurance. Et mes collègues sont rassurés quand je suis leur renfort. »

Les amitiés nouées au gym s'étendent au-delà du travail. La gend. Levesque fréquente régulièrement la plupart de ses collègues de l'entraînement, par exemple pour promener leurs chiens au mont Sugarloaf.

« Un lien étroit nous lie qui n'existerait pas si nous nous limitions à l'entraînement dans les quatre jours de notre quart, sans nous voir durant nos jours de repos », précise-t-elle.

Pour la gend. Levesque, être en forme favorise la bonne humeur, l'énergie et le sentiment général de bien-être.

Résilience psychologique

Le serg. J.P. MacDougall recourt à l'entraînement physique pour stimuler l'esprit d'équipe. Chef de détachement à Woodstock (N.-B.) depuis trois ans, le sergent constate que les séances d'exercice favorisent la confiance et la communication entre ses employés, et ainsi leur forme physique et leur résilience psychologique.

Après près de 20 ans à la GRC, il a appris que la forme physique est liée au bien-être psychologique. « En 18 ans de carrière sur la ligne de front, tout membre aura été exposé à des événements traumatisants », explique le serg. MacDougall.

Intervenir à la suite d'incidents critiques ensemble crée des liens qui doivent être entretenus, de façon à pouvoir se confier après une situation de stress, estime le serg. MacDougall. « Si je les réunis pour une brève séance d'entraînement après une série de quarts exigeants, cela favorise la cohésion au sein de l'équipe », explique-t-il.

Le sergent encourage ses membres à consacrer 30 minutes par quart à l'entraînement physique, ce qui contribue selon lui au faible taux de congé de maladie au sein de l'équipe.

« Pour moi, c'est un investissement. J'aime mieux renoncer à un membre durant 30 minutes maintenant, que de le perdre pour raison de santé mentale plus tard », souligne-t-il.

L'ancien militaire a par ailleurs noué un partenariat avec le Détachement de St. Stephen, situé à deux heures au sud de Woodstock, pour lancer un défi TAPE comme autre moyen de rapprochement avec les membres.

« Le pointage importe peu, explique le serg. MacDougall. Ce qui compte, c'est de pouvoir parler à un membre lorsque ce dernier est en difficulté. »

« Quand je m'entraîne, je me libère l'esprit, ajoute le serg. MacDougall. Il m'arrive souvent de réfléchir à un problème au travail, et à la fin de la séance, j'ai une solution. »

Date de modification :