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Vue aérienne d'une rivière traversant une grande ville.

Les eaux albertaines passées au peigne fin (Crimes majeurs – Partie 2)

En Alberta, la police procède chaque année à la fouille et au survol aérien d'importants cours d'eau comme la rivière Bow à la recherche de personnes disparues. Crédit : GRC

Les groupes des Crimes majeurs de la GRC sont chargés de divers types d'enquêtes, notamment celles qui concernent des personnes disparues. Dans cette deuxième partie de sa série sur les crimes majeurs, la Gazette s'intéresse au dragage des rivières que la police albertaine effectue chaque année dans l'espoir de clore de telles enquêtes et d'apaiser l'angoisse des familles.

par Paul Northcott

Chaque jour, en différents endroits au Canada, la police s'emploie à retrouver des personnes disparues, que ce soit pour apporter soulagement à leurs proches ou pour élucider un crime.

En Alberta, le nombre annuel de signalements de personnes disparues se compte par milliers. Heureusement, la plupart d'entre elles sont retrouvées.

Pour retrouver celles qui sont toujours portées disparues, la GRC et ses homologues à Edmonton et à Calgary passent au peigne fin les principaux cours d'eau – et leurs berges – qui traversent ces deux villes, la rivière North Saskatchewan et la rivière Bow, respectivement.

Bien que les eaux de Calgary et d'Edmonton n'aient restitué aucun cadavre et qu'un seul corps ait été repêché en banlieue de la capitale provinciale, la police affirme que ces recherches font partie du processus normal de collaboration aux enquêtes.

« Nous voulons assurer aux familles touchées et au grand public que tous ces dossiers demeurent ouverts dans l'espoir que les personnes visées soient retrouvées », déclare le serg. Ray Tardif, qui était au début de 2020 sous-officier responsable du Groupe des personnes disparues de l'Alberta, à Edmonton.

Concertation

Pour optimiser les recherches, la police recourt à d'autres partenaires comme les services d'incendie, les gardes de parc et les équipes de recherche et de sauvetage, qui disposent de matériel spécialisé et de connaissances pratiques sur les rivières.

« C'est la clé de l'efficacité, tranche le serg. Kevin Harrison, du service de police d'Edmonton. On collabore comme ça depuis assez longtemps pour qu'on n'ait plus qu'à se donner un coup de fil le moment venu afin de démarrer l'organisation des recherches. »

On procède à la fouille des rivières à la fin de l'été ou au début de l'automne, quand l'eau est limpide et le courant modéré.

« Même là, c'est loin d'être facile, commente le serg. Harrison, chef du groupe provincial. En surface, le courant n'a pas l'air fort, mais avec la caméra sous-marine, on voit qu'à certains endroits, l'eau forme des torrents qui troublent l'image. »

Il arrive même que de grandes entreprises s'attèlent à la tâche.

À Calgary, la police et d'autres équipes commencent leurs recherches à l'extrémité ouest, près du barrage Bearspaw, propriété de la société d'énergie TransAlta.

« Comme les autres acteurs concernés par la fouille de la rivière, TransAlta a accepté de coopérer pour abaisser le niveau de l'eau durant les recherches, signale le s.é. m. Martin Schiavetta, du groupe des homicides de la police de Calgary.

L'opération exige la participation de tout le monde. Elle demande beaucoup de préparation, et elle gagne en ampleur chaque année. »

Voies fluviale et aérienne

À Edmonton comme à Calgary, des équipes mènent la recherche par bateau pendant que trois membres de la GRC, depuis les airs, survolent la rivière qui coule vers la Saskatchewan.

« D'habitude, la recherche aérienne prend deux jours, dit le serg. Tardif en parlant de la rivière North Saskatchewan. Ça demande beaucoup de concentration : on ne veut surtout rien louper. »

Les chercheurs sont à l'affût de toute chose qui ne devrait pas se trouver dans la rivière.

« Il est certain que retrouver le corps d'un disparu nous permet de procurer du soulagement aux proches, explique le serg. Tardif. Mais il n'y a pas que ça : on repêche toutes sortes d'objets, vêtements ou autres, qui peuvent nous fournir des renseignements utiles. »

Cet automne, ce sera la sixième année qu'ont lieu des recherches dans les rivières albertaines.

Si on retrouve des restes humains, les responsables collaboreront avec le bureau provincial de médecine légale en vue de leur identification.

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