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Un policier de la GRC regarde deux écrans montrant des formes sur le fond marin.

Épave retrouvée grâce au travail d’équipe et à la technologie

Le membre de la GRC qui dirige le véhicule téléguidé regarde l'écran sonar et la carte montrant où l'appareil se trouve dans l'eau. Crédit : GRC

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Les plongeurs de la GRC sont passés maîtres dans la recherche d'éléments de preuve ou de restes humains au fond de l'eau, mais ils n'ont pas toujours à se mouiller pour le faire.

Des outils technologiques assurent leur sécurité lorsqu'ils doivent braver des conditions dangereuses, par exemple une profondeur extrême, des eaux agitées ou du mauvais temps.

De telles conditions se faisaient sentir en janvier 2021, quand le serg. Jay White, sous-officier responsable du Centre national de formation en récupération sous-marine (CNFRS) de la GRC, a été appelé à utiliser l'équipement de pointe du Centre pour trouver l'épave d'un chalutier au fond de la baie de Fundy, en Nouvelle-Écosse.

Cet équipement comprenait un nouveau véhicule sous-marin téléguidé (VST) avec sonar multifaisceaux, baptisé « Fab » à la mémoire du gend. Fabrice Gevaudan, un plongeur de récupération sous-marine tué lors des fusillades de 2014 à Moncton.

Le VST permet de sillonner les eaux pour voir ce qui se trouve sous la surface.

« C'est un peu comme le robot utilisé par le Groupe de l'enlèvement des explosifs pour examiner une présumée bombe », explique le serg. White, qui est basé à Nanaimo, en Colombie-Britannique. « Il peut aller là où il n'est pas possible ou souhaitable d'envoyer nos plongeurs. »

Les recherches

Le 15 décembre 2020, le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage (CCCOS) a lancé une recherche pour trouver le Chief William Saulis et son équipage après qu'une balise de détresse fut activée au large de Delaps Cove. L'un des pêcheurs disparus a pu être récupéré.

Lorsque le CCCOS a mis fin à sa recherche, la GRC a pris la relève. Avec l'aide d'équipes de recherche et de sauvetage au sol et du ministère des Terres et des Forêts, entre autres partenaires, la GRC a poursuivi les recherches terrestres et aériennes en longeant la côte sur une distance de 55 kilomètres entre Delaps Cove et Margaretsville.

Le 4 janvier, l'Équipe de récupération sous-marine (ERS) de la GRC en Nouvelle-Écosse a entrepris des recherches par sonar en collaboration avec la Garde côtière canadienne (GCC) et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

« On ratisse la mer en traînant un sonar derrière le navire pour essayer de trouver une cible », explique le serg. Mark Bishop, coordonnateur de l'ERS de la Nouvelle-Écosse.

Une « cible » est un objet de forme inhabituelle qui ne devrait pas se trouver dans la nature et qui mérite d'être vérifié de plus près. Normalement, des plongeurs essaient de déterminer de quoi il s'agit, mais la profondeur et les marées de la baie de Fundy peuvent en faire un lieu dangereux.

« Plonger à proximité d'un navire avec tout son gréement, en faisant attention à la corde qui relie le VST à notre bateau, c'est encore plus hasardeux », renchérit le serg. Bishop.

Pendant la recherche, le serg. Bishop est resté en contact avec Jay White. Devant le mauvais temps qui persistait, ils ont décidé de faire venir l'équipe du CNFRS de l'autre bout du pays.

L'équipe de trois plongeurs experts est arrivée en Nouvelle-Écosse le 11 janvier, avec son nouveau VST à sonar.

Après avoir déployé le VST plusieurs fois à la recherche du chalutier, les membres de l'ERS ont étendu leur zone de recherche à un secteur de plus de 10 kilomètres carrés.

Malgré le mauvais temps et les problèmes causés par les marées, les membres du CNFRS ont réussi à poser le VST sur le fond marin.

L'opérateur du VST a utilisé un logiciel de cartographie pour le déplacer vers une anomalie visible que le sonar avait permis de repérer sur le fond marin. Le VST a confirmé qu'il s'agissait bien du Chief William Saulis, reposant à l'endroit, à 68 mètres de la surface, dans des conditions de visibilité très limitée.

Cette profondeur dépasse la limite établie pour la sécurité des plongeurs de la GRC.

Les ERS n'ont pas pu déterminer si les corps des pêcheurs se trouvaient à bord du navire en raison des conditions difficiles.

La GRC a donc fait appel aux Forces armées canadiennes (FAC) pour voir si leurs plongeurs pouvaient l'aider. Après une analyse approfondie des risques, les FAC ont conclu que le danger pour la vie des plongeurs était trop grand.

La GRC a alors mis fin à ses activités de recherche, s'employant plutôt à soutenir les enquêtes du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) et du ministère du Travail et de l'Éducation postsecondaire.

Tout au long de l'opération, la GRC a reçu énormément de soutien de la part d'autres organismes fédéraux comme l'ASFC, la GCC et le BST.

« C'est un exemple parfait de collaboration interorganismes », constate Jennifer Richens, directrice générale d'Apprentissage et Perfectionnement, le service chargé de superviser la formation tactique à la GRC, y compris celle donnée au CNFRS.

« Tout le monde a œuvré de très longues heures dans des conditions pénibles pour mener l'intervention à bien », ajoute-t-elle, notant que le nouvel équipement a contribué à la sécurité et à l'efficacité de l'opération. « Il est crucial de fournir la bonne technologie aux gens. »

La GRC offre ses condoléances aux familles des pêcheurs et aux autres personnes touchées.

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