Vol. 81, Nº 2Formation

Un membre des groupes tactiques d'intervention de la GRC descend le long d'un grillage au cours d'un exercice d'entraînement.

Fin prêts

Entraînement et soutien à la santé des membres des groupes tactiques d'intervention

Les membres à temps plein et à temps partiel des groupes tactiques d'intervention de la GRC s'entraînent continuellement pour être prêts à intervenir en cas de crise. Crédit : GRC

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L'entraînement que suivent les groupes tactiques d'intervention (GTI) de la GRC leur procure les connaissances et compétences nécessaires pour affronter des situations à risque élevé où ils doivent neutraliser le danger, sauver des vies et protéger leurs collègues.

Selon le serg. Mike Ballard, co-ordonnateur du programme national de formation des GTI, les membres des GTI possèdent un petit quelque chose de plus.

« Avoir pleine confiance en ses moyens et en sa maîtrise de l'environnement est essentiel, remarque le serg. Ballard. Le membre qui manque de confiance en lui-même ou en son équipe se révèle incapable d'accomplir efficacement la tâche qui lui est assignée. »

Le programme des GTI, qui ne cesse de croître depuis 40 ans, compte maintenant seize équipes dans l'ensemble du pays, pour la plupart composées de membres à plein temps et à temps partiel.

Après avoir subi des épreuves physiques et psychologiques, les nouveaux venus passent deux mois à se mettre en forme et à développer leurs compétences dans divers domaines, notamment : armes spécialisées, descente en rappel, combat au corps à corps, recherches et tactiques pour dénouer les
situations extrêmement tendues et risquées.

Au dire du serg. Ballard, les recrues s'exercent sans relâche jusqu'à ce que ces compétences soient devenues pour eux une seconde nature.

« On fait un grand usage de scénarios, avec des acteurs et des situations réalistes, dans lesquels les membres doivent mobiliser leurs compétences lors de rencontres stressantes, dit le sergent. Ça les aide à accepter la possibilité d'être un jour confrontés à des individus violents, et ça les prépare à de telles rencontres. »

Protection mutuelle

Les membres des GTI passent beaucoup de temps ensemble. Ils reconnaissent que leur travail, leur entraînement et leurs activités sociales extraprofessionnelles favorisent la formation d'un groupe très uni dont les membres veillent les uns sur les autres.

Selon le serg. Paul Desjardins, chargé du soutien opérationnel au GTI de la Division nationale, à Ottawa, cela veut dire que lorsqu'un membre a un problème, ses collègues le savent.

« On est très souvent ensemble. Lorsque l'un de nous ne se sent pas bien ou n'agit pas comme il faut, on le remarque et on en parle », dit-il en faisant remarquer que le même genre de solidarité existe parmi les membres à temps partiel.

« Ce qui est problématique, c'est lorsqu'un membre a des ennuis à la maison : ça, ça ne se voit pas tout de suite. »

Le serg. Jamie McGowan, coordonnateur national des GTI de la GRC, croit qu'il est essentiel de veiller au bien-être mental et physique des membres pour assurer le succès des GTI.

Vétéran des GTI, le serg. McGowan rappelle que les membres risquent à tout moment de se retrouver dans une situation dramatique qui les marquera à jamais. Il souligne par ailleurs la difficulté du travail à temps partiel : tel membre affecté au contrôle routier peut, quelques heures plus tard, devoir participer au déploiement d'un GTI.

« On en demande beaucoup à chacun, précise le serg. McGowan. D'où le devoir que nous avons de faire tout notre possible pour protéger leur santé mentale et physique – c'est la nature de leur travail qui l'exige. »

Bien-être des employés

Outre des ateliers sur la santé mentale, qui sont déjà obligatoires pour tous les membres, la GRC met une vaste gamme de ressources à la disposition de ses employés, par exemple le programme Soutien – blessures de stress opérationnel, le Programme de services en milieu de travail pour les membres, les mesures d'adaptation en milieu de travail, les agents de santé et de sécurité au travail, le soutien par les pairs, la gestion informelle des conflits et les conseillers en matière de harcèlement, pour n'en nommer que quelques-unes.

Anne-Marie Gauthier est responsable de la planification stratégique du service de Santé et de Bien-être, à la Division nationale (Ottawa).

Selon elle, il est difficile de mesurer la popularité de ces programmes, en partie pour des raisons liées au respect de la vie privée. Mais à sa connaissance, tous les employés profitent des ressources offertes.

Mme Gauthier ajoute qu'il est capital d'informer les employés au sujet des programmes existants.« Il est pour nous primordial de mettre ces ressources de l'avant et de nous assurer que tous les employés en connaissent l'existence, explique-t-elle. Dans l'idéal, chacun serait à même d'aller chercher sans délai l'aide voulue et recouvrerait rapidement la santé. »

Le serg. Desjardins admet que les membres des GTI ont longtemps été réticents à recourir à ce genre de services, mais les mentalités sont en train de changer.

« Aujourd'hui, les membres sont de plus en plus disposés à parler serg. Desjardins, conclut-il. »

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