Vol. 76, Nº 4Reportages

Gagner sur l’adversité

Comment savoir si vous êtes taillé pour le cours du GTI

Il faut savoir s'adapter à des milieux inconnus, lire une carte et exploiter la radio pour mener à terme une mission comme celle-ci dans un camp de réfugiés. Ce sont de telles compétences, et d'autres encore, qu'on cherche au camp de sélection du GTI. Crédit : Groupe tactique d'intervention de la Division nationale, GRC

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Le gend. Dennis Silliker aspire depuis toujours au programme du GTI. Dans les quelques semaines qu'il lui reste avant le camp de sélection du Groupe tactique d'intervention de la Division nationale (GTIDN), il fait tout ce qu'il peut pour s'y préparer, ce qui n'est pas facile parce qu'il ne sait pas ce qui l'y attend.

« Je m'attends à travailler jusqu'à l'épuisement, au point où ils vont voir ma vraie personnalité et si, par défaut, je suis un gars d'équipe ou un solitaire », confie le gend. Silliker.

Tout ce que savent les 16 aspirants invités au camp de sélection, c'est qu'ils doivent s'attendre à de longues journées de travail et à des conditions de vie difficiles.

À ceux qui trouvent étrange de ne pas avertir les candidats de ce qui les attend au camp, l'insp. Rob Currie, off. resp. du GTIDN, répond que c'est, en fait, intentionnel.

« Il y a un stress qui vient naturellement avec le fait de ne pas savoir ce qu'on va devoir faire, explique-t-il. Ça durera tout le camp. Les aspirants ne savent pas ce qui s'en vient. Ils ne savent pas quand ils vont pouvoir dormir. Ils ne savent pas combien de temps dureront leurs tâches. »

Missio primus

La rigueur du processus de sélection a sa raison d'être.

L'équipe intervient et résout des incidents qui requièrent des capacités d'intervention supérieures à celles des poli-ciers moyens, en raison du risque accru de violence.

Ils doivent être prêts à se faire réveiller au milieu de la nuit et à partir sans préavis, à travailler pendant des jours d'affilée sans avoir dormi beaucoup, à marcher pendant des heures et à être confinés dans des espaces clos pendant des jours et des semaines, souvent dans des situations de danger. Et ils doivent être prêts à remplir la mission, quelles que soient les conditions.

Le GTIDN a cette particularité : il peut être appelé à travailler n'importe où dans le monde — une addition récente à son mandat — au soutien des missions de protection et d'opérations extraterritoriales.

« Notre devise est "missio primus" – la mission avant tout, précise l'insp. Currie. Il nous faut des gens qui n'ont pas besoin de longs discours. Ils savent que leur travail, c'est de faire de la mission un succès. Si on leur demande de faire quelque chose, ils vont remplir la mission coûte que coûte. »

Force mentale

Ça paraît simple, mais quand votre réservoir est presque vide, c'est une autre histoire.

Le camp de sélection est la première étape pour trouver ceux qui réussiront dans les pires conditions.

Le Cours sur les fonctions d'assaut du GTI, une formation intensive de huit semaines, ne se donne qu'une fois par année, alors il faut s'assurer d'y envoyer la bonne personne.

L'insp. Currie a confiance dans le camp. La personne qui réussira le camp s'en sortira très bien au cours du GTI — comme le gend. Clark Aitken. Il était le premier choix au terme du dernier camp de sélection, et il était parmi les meilleurs au cours du GTI.

Le gend. Aitken en a apprécié chaque minute. Il est prêt à être muté à l'équipe.

« Ce sont huit semaines longues et éprouvantes, reconnaît-il. D'avoir fait le camp de sélection m'y a certainement mieux préparé mentalement. »

Le camp de sélection sert à juger de la condition physique de la personne, de sa capacité à s'adapter au stress, à suivre des instructions et à se rappeler d'éléments d'information. Il sert aussi à révéler ses phobies et la force de sa volonté. Toutes les tâches et tous les exercices qu'on fait faire aux aspirants sont réalisables parce que tout y est inspiré d'opérations réelles.

S'il ne sait pas à quoi s'attendre au camp, le gend. Silliker travaille à tout ce qui dépend de lui, comme sa forme physique. Il ne peut pas savoir comment il réussira au camp, mais sa détermination n'échappera à personne — il ne connaît pas le mot « abandonner ».

« Suis-je prêt? Oui, je le suis. Parce que j'ai décidé déjà que je n'abandonnerai pour rien au monde », conclut-il.

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