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La GRC entame la lutte à la désinformation

Deux employés de la GRC en Saskatchewan ont conçu un atelier de sensibilisation sur les fausses nouvelles et les moyens d'éviter de les propager. Crédit : GRC

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Les fausses nouvelles ont des conséquences graves : elles influencent la façon dont les gens votent et leurs décisions en matière de soins de santé; en outre, elles favorisent la propagation de théories invraisemblables qui peuvent pousser des individus à l'extrémisme.

Pendant les premiers mois de la pandémie, selon Statistique Canada, 40 pour cent des Canadiens ont dit croire que l'information obtenue au sujet du virus était véridique, pour ensuite se rendre compte qu'elle ne l'était pas. Toujours selon ce même rapport, La désinformation pendant la pandémie de COVID-19, 53 pour cent des Canadiens ont communiqué de l'information sur la COVID-19 sans savoir si elle était exacte.

Devant le problème croissant de la mésinformation, deux employés de la GRC ont décidé d'agir en élaborant un atelier pour aider les gens à comprendre le phénomène et à s'en protéger.

« Nous voulions amorcer une discussion sur les conséquences néfastes d'une surabondance d'information et sur les graves risques que pose la communication d'informations fausses », explique Laili Yazdani, agente de programmes communautaires à Saskatoon (Sask.).

Mme Yazdani a élaboré un atelier, Disinformation and Misinformation, en collaboration avec le gend. Ryan MacLeod du Groupe de la mobilisation communautaire, Section des enquêtes de sécurité nationale de la GRC en Saskatchewan.

Définition du problème

Si certains estiment que la mésinformation et la désinformation sont des notions interchangeables, il s'agit en fait de termes distincts.

La désinformation est intentionnelle. Elle permet de promouvoir la haine envers les membres de communautés racisées, de susciter de la méfiance entre le public et les personnes en position d'autorité comme les politiciens et les spécialistes du domaine médical, de promouvoir des visées parallèles, de perturber l'économie et même d'inciter à la violence.

Dans l'atelier, Mme Yazdani et le gend. MacLeod expliquent comment des personnes peuvent diffuser de fausses informations à l'aide de logiciels automatisés (bots) et d'algorithmes informatiques; on va même jusqu'à créer des hypertrucages vidéo à l'aide de l'intelligence artificielle pour présenter des politiciens connus sous un faux jour et répandre des informations et des notions fallacieuses.

Tout aussi néfaste est la mésinformation – le fait de diffuser de l'information fausse ou erronée sans intention de tromper.

Risques pour la santé et la sécurité

Le gend. MacLeod estime qu'il revient à chaque Canadien de protéger les autres contre la désinformation et la mésinformation; il en va de la santé mentale et physique de chacun, ainsi que de la sécurité publique.

« Nous demandons aux gens d'aborder les informations qu'ils reçoivent en ligne ou dans les médias sociaux avec un certain scepticisme, souligne le gend. MacLeod. Même si les renseignements proviennent d'une personne qui semble être une source fiable. »

Liam McKay-Argyriou, étudiant du secondaire à Saskatoon, a suivi l'atelier. L'adolescent de 15 ans dit qu'auparavant, il se souciait peu de l'origine de ses nouvelles; désormais, il s'assure de consulter des sources fiables.

« Dans des conversations avec des amis, je constate comment les faits peuvent être déformés », explique Liam, qui fait partie du Comité consultatif national sur la jeunesse. « Il importe d'en être conscient afin d'éviter de relayer de fausses informations. »

Se mobiliser

L'atelier encourage les participants à remettre en question ce qu'ils entendent :

  • En évaluant la source de l'information et en s'interrogeant sur l'origine des renseignements,
  • En étant conscient que leurs propres préjugés peuvent entraver leur jugement,
  • Et en corroborant l'information en consultant des organes de presse fiables.

« Le message que nous cherchons à véhiculer, c'est qu'il faut exercer son sens critique face à l'information publiée en ligne, explique Laili Yazdani. Si le contenu suscite une forte réaction émotive : indignation, dégoût ou même excitation, il pourrait s'agir de désinformation ou de mésinformation. »

Avant de lancer le projet au début de 2021, Laili Yazdani et le gend. MacLeod ont consulté le Groupe de la prévention de la mobilisation de la Police fédérale et le Groupe des services de police contractuels et autochtones; ils ont aussi fait appel à l'Initiative de citoyenneté numérique du ministère du Patrimoine canadien, qui finance des projets de sensibilisation à la désinformation.

L'atelier est l'un des volets de la série How to Prevent an Infodemic!, qui comprend aussi des volets sur les crimes haineux et la radicalisation menant à la violence.

Pour plus de renseignements sur ces ateliers en ligne, communiquer avec Laili Yazdani à laili.yazdani@rcmp-grc.gc.ca ou Ryan MacLeod à ryan.macleod@rcmp-grc.gc.ca.

Les ateliers seront également offerts en français au printemps 2022.

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