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Un policier de la GRC en tunique rouge défile durant la fête du Canada. Dans la foule derrière lui, des gens vêtus de chandails rouges agitent des drapeaux de différentes provinces.

La GRC, miroir de la diversité linguistique au pays

Le gend. Fan Wu, du groupe des cérémonies de la GRC en C.-B., parle couramment le mandarin. Cet atout a plus d'une fois été mis à contribution. Crédit : GRC

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Partout au pays, des agents de la GRC traduisent et diffusent des avertissements de sécurité publique dans d'autres langues que l'anglais et le français et s'efforcent d'interagir avec les membres du public dans leur langue, notamment lors d'événements communautaires.

Statistique Canada rapporte qu'en 2022 plus de 200 langues sont parlées au pays et que près de 13 pour cent des Canadiens parlent principalement une autre langue que l'anglais ou le français à la maison. La GRC est le miroir de cette diversité.

Le gend. Fan Wu du Détachement de Burnaby en Colombie-Britannique parle le mandarin, ce qui lui a été plus d'une fois utile; notamment lorsqu'il est intervenu auprès d'une femme en détresse qui menaçait de se faire du mal. En parlant avec elle en mandarin, il a réussi à la calmer, puis l'a aidée à obtenir le soutien dont elle avait besoin.

« S'adresser à une personne stressée dans une langue qui lui est étrangère n'aide pas. Si on réussit à lui parler dans sa langue, ça peut vraiment détendre l'atmosphère », explique-t-il.

Le gend. Wu travaille aussi avec le groupe des cérémonies de la GRC en C.-B. et assiste notamment à des cérémonies de citoyenneté. Il dit que les gens sourient toujours lorsqu'il les félicite en mandarin.

« Je suis très fier de pouvoir féliciter des Chinois en mandarin. Et eux sont très heureux de me voir également », ajoute-t-il.

Réseau de traducteurs

Lorsqu'un détachement ne possède pas d'agent à même de converser dans une langue étrangère particulière, il existe à la GRC un système qui permet d'en trouver un dans les détachements avoisinants; au besoin, ces allophones peuvent être appelés à participer à des enquêtes à l'extérieur de leur lieu d'affectation.

C'est ce qui s'est passé en décembre dernier lorsque des policiers de la GRC à Yellowknife ont eu affaire à une personne qui parle l'amharique, une des langues principales de l'Éthiopie. On a fait appel au gend. Thomas Alemayehu du Détachement de la GRC à High Level (Alberta). Arrivé d'Éthiopie en 2008 et entré à la GRC en 2019, il parle couramment l'amharique.

« À mon arrivée à la GRC, je me suis empressé de signaler ma connaissance de cette langue de façon à ce qu'on puisse me contacter si le besoin se fait sentir; je serais heureux d'aider », dit-il.

Il a d'ailleurs pu aider le résident de Yellowknife à comprendre la situation et l'a conseillé sur la manière d'obtenir du soutien durant une procédure.

« La population canadienne est de plus en plus diversifiée et pour les agents qui, comme moi, parlent une langue peu commune, c'est très gratifiant de se sentir utile », ajoute-t-il.

Des ressources à disposition

En Colombie-Britannique, la GRC offre une panoplie de ressources dans différentes langues, notamment des conseils de sécurité pour déjouer les appels frauduleux et les escroqueries liées aux cryptomonnaies, ainsi qu'un guide du nouvel arrivant dans dix langues autres que l'anglais et le français. Le guide explique le rôle de la police au Canada, comment et quand communiquer avec elle et à quoi s'attendre lorsqu'on est abordé ou interrogé par un agent de police.

« Même le 9-1-1 n'est pas universel », explique Dawn Roberts, directrice des communications de la GRC en C.-B., dont l'équipe conçoit des messages et autres conseils de sécurité. « Le guide renseigne sur la manière dont nous assurons le maintien de l'ordre. »

Quand une communauté est la cible d'actes criminels, la GRC s'efforce de lui fournir l'information dans la langue qu'elle comprend le mieux. Une série de conseils de sécurité a ainsi été publiée après qu'on eut constaté qu'un grand nombre d'étudiants chinois au Canada étaient la cible d'enlèvements virtuels. Les escrocs font croire aux gens qu'un membre de leur famille a été enlevé et est en danger s'ils ne paient pas une rançon.

« Nos membres sont des passeurs culturels; ils nous renseignent sur les habitudes de leurs communautés, notamment les réseaux sociaux qu'elles utilisent, et ceux qui parlent la langue peuvent prodiguer des conseils à l'auditoire des médias ethniques en C.-B. », illustre-t-il.

Mme Roberts ajoute qu'une main-d'œuvre diversifiée permet la diffusion de messages adaptés à la culture et donc d'être plus pertinents.

« Il faut savoir s'adresser aux gens dans leur langue. Nos policiers nous disent comment on communique dans leur culture. Il ne s'agit pas de traduire littéralement, mais d'adapter culturellement notre message, conclut-il. »

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