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La GRC offre une formation pour repérer les trafiquants de personnes

Les signes de la traite des personnes ne sont pas toujours évidents. La GRC forme donc des agents et du personnel de l'aéroport international d'Edmonton pour qu'ils puissent reconnaître ce crime et intervenir. Crédit : GRC

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La GRC en Alberta a intensifié sa lutte contre les trafiquants de personnes en formant des centaines d'agents de l'application de la loi et de membres du personnel d'autres secteurs à l'aéroport international d'Edmonton pour qu'ils puissent repérer des suspects et des victimes potentiels.

« La traite des personnes est présente partout au Canada et les trafiquants déplacent leurs victimes pour éviter d'être repérés et pour faire le plus d'argent possible », explique la gendarme Kristin Appleton du Groupe des personnes portées disparues de la Direction des crimes graves de la GRC en Alberta. « C'est pourquoi la formation est si importante. »

La traite des personnes est l'exploitation de personnes par la force, la menace, la fraude ou la tromperie.

En dépit de l'interdiction de la traite des personnes par Ottawa en 2005, les criminels continuent d'exploiter des milliers de personnes vulnérables au Canada.

Selon Appleton, bien que la majorité des victimes fassent l'objet d'un trafic à des fins sexuelles, comme la prostitution, les massages illicites et la pornographie, des personnes sont également exploitées pour leur travail.

Appleton a conçu le nouveau programme de formation, qui a débuté en janvier, en partenariat avec le groupe Action Coalition on Human Trafficking Alberta.

Cette formation apprend aux agents de l'application de la loi, comme les agents de la GRC et de l'ASFC et les douaniers américains, ainsi qu'au personnel de l'aéroport et aux travailleurs des industries de soutien, à reconnaître les activités de traite des personnes.

La gendarme Morroco Johnson, qui travaille au détachement de la GRC situé à l'aéroport, affirme que la formation aidera les agents à reconnaître les victimes présumées de la traite.

« Lorsque vous parlez à certaines de ces personnes à la porte d'embarquement, il est difficile d'avoir une conversation honnête », dit Johnson. « Vous ne pouvez pas simplement aller vers quelqu'un et lui demander s'il est victime de la traite des personnes. Vous devez établir un rapport et une certaine confiance. »

Johnson dit que la formation l'a inspirée à chercher des occasions d'approcher des personnes qu'elle soupçonne être des victimes de la traite.

« Mais d'abord, il faut connaître les signes », dit-elle.

Appleton ajoute que certains de ces signes incluent des bagages inappropriés et une personne qui ne sait pas où elle se trouve et qui a l'air effrayée.

« L'un des signes révélateurs est lorsqu'une personne dit qu'elle va rester une semaine ou deux, mais qu'elle ne porte qu'un petit sac. Elle ne sait pas où elle est et semble un peu nerveuse », explique la gendarme Appleton.

Elle ajoute que le fait d'avoir une conversation avec une personne soupçonnée être victime de la traite peut également révéler beaucoup d'informations.

« C'est comme si la personne faisait un discours préparé à l'avance qui ne fournit aucun détail », déclare la gendarme Appleton. « La personne dit qu'elle va voir des amis, mais elle ne donne aucun détail sur l'endroit où vivent ces amis ou sur ce qu'ils font. On commence alors à s'inquiéter. »

Le gendarme Andre Tran travaille au sein de l'Équipe intégrée de la police des frontières (EIPF) de la Police fédérale de la GRC, située à l'aéroport international d'Edmonton.

« Personne ne devrait être contraint à ce genre de vie, manipulé émotionnellement ou de toute autre façon pour faire quelque chose qu'il ne veut pas faire », affirme Tran.

Un type de formation similaire a été dispensé aux entreprises dont les employés soutiennent les utilisateurs de l'aéroport, comme les hôtels, les restaurants et les agences de location de voitures.

« Les gens se sont rendu compte que ce genre de choses peut se produire près d'eux », explique Tran. « Et nous les encourageons à nous appeler, s'ils voient des signes et que leur instinct leur dit que quelque chose ne va pas. Ils ne doivent pas penser qu'ils nous dérangent. »

Voici d'autres indicateurs de la traite des personnes :

  • une personne qui ne sait pas où elle se trouve;
  • une personne qui ne peut pas déménager ou quitter son emploi;
  • une personne qui a des tatouages ou des marquages indiquant qu'elle appartient à quelqu'un;
  • une personne qui a peur;
  • une personne qui est souvent accompagnée par son trafiquant;
  • une personne qui ne parle pas en son propre nom;
  • un enfant qui donne des réponses beaucoup trop matures pour son âge.
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