Vol. 76, Nº 1Dernières tendances

Lignes de communication interactives

Les applications mobiles rapprochent la police et les citoyens

Le service de police de Victoria en Colombie Britannique est devenu le premier au pays à dévoiler une application mobile interactive. Crédit : Service de police de Victoria

Par

Il y a quelques années, le slogan d'Apple, « Il y a une application pour ça! » s'est répandu comme une traînée de poudre.

Qu'il s'agisse de mettre en marché des applications sérieuses pour téléphone intelligent ou de parodier la culture populaire, il était évident, déjà à l'époque, que les applications mobiles constituaient la voie de l'avenir.

Et sept ans plus tard, une multitude d'industries, de services et de particuliers ont développé leurs propres apps. Mais jusqu'à tout récemment, la police était réticente à embrasser cette technologie.

Une tendance confirmée

En octobre 2013, le Service de police de Victoria (SPVic) en Colombie-Britannique est devenu le premier au pays à dévoiler une application mobile interactive, que les citoyens de la ville peuvent utiliser pour signaler ou suivre les crimes en ligne à partir de leurs appareils portatifs.

« Nous sommes réellement enthousiastes à l'idée de travailler directement avec le public, explique l'agent Mike Russell, du SPVic. C'est un produit qui s'adresse au citoyen; nous nous réjouissons de voir les gens s'en servir au quotidien. »

L'application comporte 14 fonctions distinctes, dont des messages instantanés concernant des enfants portés disparus et des alertes Amber, le signalement de crimes et la capacité de géolocaliser des crimes survenant dans un foyer, à l'école et dans un commerce.

Selon Jamieson Johnson, vice-président du développement commercial chez MobilePD, qui a créé l'application pour le SPVic, l'application, avec ses nouvelles fonctions d'alerte et le système d'exploitation dernier cri pour l'iPhone, est la meilleure jamais conçue par sa compagnie.

Il ajoute que les apps sont pratiquement une nécessité de nos jours.

« Je pense que les attentes en matière de communication entre la police et les citoyens sont universelles, explique Johnson. Quelle que soit la ville où l'on se trouve, tout le monde veut pouvoir communiquer en temps réel. C'est un incontournable. »

Rehausser la pertinence de la police

La première application en matière de sécurité publique mise au point par MobilePD s'adressait au Service de police de Santa Cruz (SPSC), il y a deux ans. Santa Cruz est le premier service de police nord américain à concevoir une application mobile interactive.

Pour le chef adjoint du SPSC, Steve Clark, cela allait de soi.

« Nous avons compris que c'était le mode adopté par la collectivité pour recevoir de l'information, précise Clark. Et nous cherchions un moyen d'accroître la transparence et de rester pertinents et utiles dans la vie des citoyens, qui se fient sur nous. »

La fonction la plus prisée de l'app du SPSC est le récepteur des transmissions de police. Après un délai de 90 secondes, les uti-lisateurs peuvent écouter les appels de service transmis d'un peu partout dans la ville. Clark estime important pour le service de montrer aux gens à quel point il se dévoue pour eux.

Pour Johnson, c'est la raison d'être des applications de sécurité publique - et c'est le message qu'il veut transmettre aux services de police qui hésitent encore à embrasser cette technologie.

« L'objectif ultime est de renforcer la sécurité de la collectivité, ajoute Johnson. Bien des services de police récalcitrants se sont ralliés à l'idée lorsqu'ils ont compris les dividendes que l'initiative pouvait rapporter par le simple fait d'améliorer la sécurité publique. »

Une initiative appréciée

Une autre initiative du SPVic en matière de médias sociaux a suscité un grand intérêt de la population. L'an dernier, le service a ouvert son propre compte sur Pinterest , un site où l'on peut afficher des photos et des liens à Internet ou à sa propre page, afin de repérer les propriétaires de biens volés.

Le SPVic intitule la page « Is this yours?  » (Est-ce que c'est à vous?); après avoir épuisé les bases de données et les ressources disponibles pour repérer les propriétaires légitimes, le service affiche dans le site l'image d'articles comme des vélos, des iPads, ou encore des photos de mariage et des collections de pièces de monnaie.

« Les commentaires sont on ne peut plus positifs, même de la part de gens qui trouvent simplement génial que nous en fassions un peu plus pour retrouver leurs biens volés », explique Russell.

S'il peut être risqué d'ouvrir son orga-nisation au public, Clark estime que l'époque d'une culture fermée de la police n'est plus de mise. Les gens veulent de l'information, et ils ont désormais les moyens de la trouver. Il est temps pour la police de remettre en question les avantages de retenir de l'information.

« J'encourage les services de police qui hésitent encore à aborder franchement les raisons de leur réticence, ajoute Clark. Ce cloisonnement fait presque figure de contreculture, à une époque où ces outils nous permettent de nouer des liens. »

Date de modification :