Vol. 76, Nº 3Reportages

À l’image de la réalité canadienne

Évolution démographique des recrues

Le profil démographique des recrues d'aujourd'hui change pour mieux représenter la mosaïque canadienne. Crédit : Chrystal Normand, GRC

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Son intérêt pour la profession policière, la gend. Amy Rowat le doit aux vieilles séries policières qu'elle et son père regardaient pendant son enfance. Mais, il lui a fallu 10 ans d'études et de travail dans un domaine différent pour s'apercevoir qu'elle avait encore sa passion d'antan.

« Malgré les années, mon intérêt pour le travail policier n'a jamais faibli, affirme-t-elle. Comme j'avançais en âge, je me suis dit qu'il fallait m'y mettre sans tarder. »

Le moment venu, elle a commencé à rédiger son curriculum vitæ et à se préparer physiquement et mentalement à une nouvelle carrière.

Son diplôme en techniques policières en poche, elle a commencé à faire du bénévolat et de l'exercice, et a subi une chirurgie oculaire. Elle précise que le changement de carrière lui a pris quatre ans, dont deux consacrés au processus de demande d'emploi de la GRC.

De la diversité communautaire

Tout comme la gend. Rowat, bien des recrues n'arrivent pas directement du secondaire. Environ 38 p. 100 d'entre eux ont suivi des études supérieures.

À 32 ans, la gend. Rowat est à peine plus âgée que la moyenne de ses camarades de troupe à la Div. Dépôt (École de la GRC), ce qui n'a pas toujours été le cas. L'âge des cadets a augmenté.

« J'avais 24 ans quand je suis entré à la Div. Dépôt en 1987, précise le surint. pr. Lindsey Brine, DG, Modernisation du recrutement et Transformation des RH. J'étais le troisième plus vieux de ma troupe. Aujourd'hui, l'âge médian des recrues est de 27 ans. »

Pour mieux représenter la diversité de la population canadienne, la GRC modifie ses objectifs de recrutement.

En ciblant les groupes visés par l'équité en matière d'emploi (femmes, Autochtones et minorités visibles), elle cherche à constituer un effectif plus à l'image de l'évolution démographique du pays et du marché du travail.

En 2013, la GRC a revu son objectif de recrutement de femmes à la hausse en le fixant à 35 p. 100 des inscriptions à la Div. Dépôt. Elle a enregistré un taux de 33 p. 100, soit 9 p. 100 de plus que les 10 années précédentes.

Pour 2015, un objectif spécial a été établi : 50 p. 100 des cadets entrant à la Div. Dépôt seront des femmes. Le but est de voir ces dernières représenter 30 p. 100 de l'ensemble de l'effectif de la Gendarmerie à l'horizon 2025.

Le nombre de membres de minorités visibles inscrits à la Div. Dépôt a également augmenté de façon constante au cours des dix dernières années : de 7 p. 100 en 2004- 2005 à 18 p. 100 aujourd'hui.

« Le visage de la Gendarmerie est en train de changer, explique le surint. pr. Brine. Nous travaillons dur pour recruter plus de membres de minorités visibles, d'Autochtones et de femmes, mais nous devons mieux faire pour attirer plus de candidats de divers groupes. »

Recrutement ciblé

Et pour attirer plus de candidats, les agents de recrutement ciblent différentes collectivités.

« Parmi nos initiatives, nous offrons aux postulantes des séances de préparation au TAPE [test d'aptitudes physiques], lançons des publicités ciblant les groupes visés par l'équité en matière d'emploi et demandons aux membres sur le terrain de promouvoir la carrière de policier auprès de ces groupes », explique la serg. Marlene Bzdel, du Programme national de recrutement.

En Alberta, le bureau de recrutement donne des exposés sur les carrières s'adressant surtout aux femmes, aux Autochtones et aux minorités visibles. Il aide les femmes à se mettre en forme, pour le travail et pour la vie, et gère un programme de mentorat dans une école secondaire autochtone visant à éveiller chez les jeunes un intérêt pour une carrière à la GRC.

Au dire de la cap. Barbara Hemsley, agente de recrutement en Alberta, ces initiatives font passer le message que la GRC recrute.

« Nous cherchons des postulants compétents de différents milieux, ajoute-t-elle. Un service de police plus diversifié nous permet d'assurer un équilibre dans la résolution de problèmes et de mieux représenter les collectivités que nous servons. »

La gend. Rowat, qui est affectée actuellement au Dét. d'Evansburg (Alberta), dit qu'elle n'a pas pris à la légère sa décision de devenir policière.

« Je pense que le travail policier est une passion qu'il faut cultiver. J'ai eu le temps de bien y réfléchir et de m'assurer que j'étais prête », conclut-elle.

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