Vol. 76, Nº 2Reportages

Motards, à vos gardes!

Une stratégie qui cible les bandes de motards au Canada atlantique

Dans le cadre d'une approche concertée des bandes de la province, la GRC et la FCRTN ont élaboré une stratégie visant à renforcer leur présence aux repaires des BMC. Crédit : GRC

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Les bandes de motards criminalisés (BMC) de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.) risquent dorénavant d'avoir la visite surprise de la GRC et de la Force constabulaire royale de Terre-Neuve (FCRTN) à leurs rassemblements.

Dans le cadre d'une approche concertée des bandes de la province, la GRC et la FCRTN ont élaboré une stratégie visant à renforcer leur présence aux repaires des BMC et à faire connaître ces cibles à la collectivité et aux membres de la première ligne.

Les conseils municipaux ont été les premiers à être sensibilisés aux BMC, plus précisément, à ce que celles-ci tendent à faire lorsqu'elles s'installent dans une collectivité.

« Ils ont eu droit à une abondance d'information sur la réalité. Ils sont maintenant de notre côté, prêts à nous aider à empêcher les BMC de s'installer pour de bon, affirme le serg. Pat Roche de la FCRTN.

Se fondant sur l'information obtenue, le maire de Gander (T.-N.-L.), Claude Elliott, a déjà modifié les règlements municipaux de manière à entraver l'établissement des repaires des BMC. Auparavant, celles-ci pouvaient acheter un bar ou un club en règle. Le conseil municipal peut maintenant leur refuser un permis.

« Aucune explication à fournir, affirme M. Elliott. Nous leur répondons simplement que nous ne leur délivrons pas de permis, que c'est là une décision laissée à la discrétion du conseil ».

L'intimidation, un facteur

La Section des renseignements criminels de la GRC (SRC) à Terre-Neuve souhaite également sensibiliser les membres de la première ligne par la création, entre autres, d'un guide profilant les membres de bandes connus dans la province, d'équipes de soutien au renseignement qui jouent un rôle de guet supplémentaire dans les collectivités et de la ligne d'information 1-800-OMG. La FCRTN a également recours à plusieurs de ces outils.

« Vous avez vu quelque chose? Appelez au numéro 1-800 afin de fournir de l'information, explique le s.é.-m. Jim Power de la SRC. Un préposé prend les messages, confirme l'information avec la personne qui l'a fournie, puis l'information est inscrite dans la banque de renseignements ».

La serg. Sue Efford de la SRC affirme que ces initiatives reposent sur la nécessité d'obtenir plus de renseignements sur les BMC et d'améliorer, à la demande des membres de la première ligne, l'échange bidirectionnel des renseignements.

« L'information sur les activités de BMC fournie par des membres de la première ligne nous a permis de mieux cibler nos mesures de répression », soutient la serg. Efford.

La GRC et la FCRTN créeront bientôt des équipes tactiques visibles qui se rendront aux repaires des BMC afin de montrer aux bandes et à la collectivité que la police fait front aux BMC.

« La GRC est parfois déjà au repaire avant que les membres y arrivent, explique M. Elliott. Elle sait ce qui se passe et peut donc intervenir à tout moment ».

Vidéo sur les motards

Tous les policiers de la région de l'Atlantique ont maintenant accès à une vidéo d'information sur les bandes de motards criminalisés (BMC). Cette vidéo est un condensé des exposés sur les motards qui sont présentés aux policiers en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard, et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Dorénavant, au lieu d'assister à un exposé structuré, les policiers peuvent regarder la vidéo au moment qui leur convient.

« Un membre qui a 10 minutes peut regarder le DVD pendant son quart de nuit. On n'a pas à envoyer des membres faire des exposés », souligne la surint. Joanne Crampton.

La vidéo de 10 minutes explique notamment ce que sont les BMC et ce qu'il faut surveiller quand on les intercepte, et donne des conseils pour assurer la sécurité des policiers.

« La vidéo traite des BMC dans la région de l'Atlantique et partout au Canada, ajoute la surint. Crampton, l'off. resp. des enquêtes criminelles à l'Î.-P.-É. Il s'agit d'un outil d'enquête utile qui offre aux policiers de première ligne de l'information sur les BMC en général. »

La vidéo a été distribuée l'automne dernier à chaque agent divisionnaire de renseignements dans la région de l'Atlantique, puis aux détachements, aux policiers de première ligne et aux membres de la Police fédérale de la GRC, ainsi qu'aux services de police municipaux.

– Mallory Procunier

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