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Nouvelle formation axée sur les droits de la personne et les techniques de désamorçage

Les groupes tactiques de soutien hautement qualifiés aident les opérations de maintien de l'ordre et les équipes policières spécialisées et prêtent main-forte aux détachements lors de situations d'urgence. Crédit : GRC

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La GRC dirige des groupes tactiques de soutien (GTS) dans chaque province et territoire. Ces groupes hautement qualifiés sont là pour aider les opérations de maintien de l'ordre public et les équipes policières spécialisées et pour prêter mainforte aux détachements lors de situations d'urgence, telles que des inondations et des feux de forêt.

À leur mandat, qui est d'intervenir lors de rassemblements et de manifestations d'envergure, se sont ajoutées une nouvelle dimension, celle d'accorder une plus grande attention aux droits de la personne et aux techniques de désamorçage, et de nouvelles tâches de soutien.

Un nouveau rôle

Une partie des efforts de modernisation consiste notamment à former les policiers de ces groupes sur leur nouveau rôle de conseillers tactiques en maintien de l'ordre (CTMO). La formation vise à les préparer à occuper des postes spécialisés où ils auront à soutenir les commandants des interventions et à leur fournir de précieux conseils pendant des rassemblements et des manifestations d'envergure.

À la formation donnée l'automne dernier, les policiers ont analysé des opérations de maintien de l'ordre menées par le passé, se sont exercés dans le cadre de scénarios, où leurs conseils avaient une incidence sur l'issue d'un événement, et ont appris d'autres façons de désamorcer des situations tendues.

« C'est un tout nouveau programme », affirme le serg. Darwin Tetreault, du Programme national des groupes tactiques de soutien de la GRC, à Ottawa. « Les conseillers tactiques en maintien de l'ordre ne décident pas pour les commandants, mais ils sont mobilisés tôt et souvent, et ils sont conscients de tout ce qui est possible du point de vue de l'ordre public. »

Un lieu propice

Le serg. Tetreault explique qu'on a choisi délibérément d'organiser la formation au Musée canadien pour les droits de la personne, à Winnipeg, pour rappeler l'importance des droits de la personne dans le travail policier.

La première journée, lors d'une visite guidée du musée, les participants ont eu à trouver une citation qui les inspirait, puis à échanger sur le sujet en groupe. Les citations ont été regroupées sur un tableau blanc qui est resté à l'avant de la classe jusqu'à la fin de la formation.

« Le lieu et l'exercice ont changé l'atmosphère du cours et l'attitude de certains membres, qui se sont mis à voir les manifestations comme un droit conféré à chaque personne, et pas seulement comme un droit constitutionnel au pays », ajoute le serg. Tetreault.

Soutien et conseils

Durant un événement, un conseiller tactique en maintien de l'ordre (CTMO) travaille avec le commandant des interventions en le conseillant et en communiquant avec le GTS. Ses orientations peuvent être utiles si le commandant n'est pas habitué de gérer des opérations de maintien de l'ordre.

« Ils sont là pour aider les commandants », soutient le s.é.-m. Mike Balmaceda, s.-off. responsable du soutien des opérations criminelles provinciales en Nouvelle-Écosse et chef du GTS dans la province. « Ces policiers sont formés pour penser différemment et faire ressortir les conséquences, négatives et positives, de l'utilisation de différentes options. »

Le s.é.-m. Balmaceda ajoute qu'en connaissant très bien les GTS, leurs tactiques et leurs obligations juridiques, les conseillers peuvent être utiles lorsqu'une situation évolue et qu'il y a de nombreux éléments à gérer. Ils peuvent proposer des méthodes de désamorçage, l'une d'elles étant de collaborer avec les agents de liaison des services de police locaux pour rappeler les objectifs des manifestants aux organisateurs d'un grand rassemblement. Ils peuvent également conseiller les commandants sur la façon de maintenir la sécurité avec un minimum d'interventions de la part des policiers.

Des détails comme le nombre de policiers présents, la manière dont ils interagissent avec la foule et même l'uniforme qu'ils portent peuvent contribuer de manière importante à désamorcer une situation.

« L'uniforme peut à lui seul être une tactique de désamorçage », révèle le serg. Tetreault. « Quand les policiers arrivent vêtus de l'équipement de protection ultrarésistant, ils peuvent être davantage la cible de manifestants qui leur lancent des objets, pensant ne pas les blesser parce qu'ils sont bien protégés. »

Évolution du travail

La formation des CTMO est un aspect de la modernisation des GTS. Au départ appelés « équipes antiémeute », ces groupes s'occupaient principalement d'opérations d'ordre public, mais leur rôle s'est élargi avec le temps. Ils participent aujourd'hui aux recherches antiterroristes lors d'événements importants et de visites de PDM, à la recherche d'éléments de preuve à la suite de crimes graves, aux interventions en cas de catastrophe (ex. inondations et feux de forêt), en plus de prêter mainforte au Groupe tactique d'intervention en conduisant des véhicules et des bateaux.

Les policiers des GTS accomplissent ce travail en plus de leurs responsabilités quotidiennes. Ils peuvent à court préavis devoir quitter leur bureau ou leur auto-patrouille pour se rendre aux premières lignes d'une opération.

« En réalité, c'est comme avoir un deuxième emploi à temps partiel », explique le s.é.-m. Jeff Ketola, coordonnateur du GTS en C.-B., qui a travaillé dans une équipe antiémeute pendant 20 de ses 32 années de service à la GRC. « Il est remarquable de voir à quel point les membres sont dévoués. »

Tous les policiers des GTS sont formés selon la même norme nationale, ce qui leur permet de soutenir des opérations partout au pays. La souplesse de ces équipes permet d'en déployer de petites rapidement pour assurer la sécurité immédiate d'un lieu ou de plus grandes pour mener des opérations de grande envergure sur une longue période.

« Des membres de partout au pays ont pris l'avion pour venir aider notre groupe et grâce à cette interopérabilité, tout le travail s'est fait harmonieusement », raconte le s.é.-m. Balmaceda.

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