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Une femme parle au téléphone cellulaire.

Un programme pour composer avec les blessures de stress opérationnel à la GRC

Les coordonnateurs du programme SBSO rencontrent habituellement les employés en personne pour parler du stress opérationnel, mais ils peuvent aussi offrir leurs services au téléphone. Crédit : Shutterstock

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Il peut être difficile de parler de santé mentale, mais le programme Soutien – blessures de stress opérationnel (SBSO) de la GRC vise à faciliter la tâche aux membres à cet égard, en personne ou au téléphone.

Le SBSO permet d'offrir un soutien aux employés, anciens et actuels, qui ont reçu un diagnostic de blessure de stress opérationnel (BSO) ou qui en ressentent les symptômes.

Bien que chaque cas soit unique, les BSO peuvent s'accompagner de différentes difficultés psychologiques persistantes comme le trouble de stress post-traumatique (TSPT), les troubles anxieux, la dépression et la dépendance. Elles peuvent découler d'un traumatisme ou d'une accumulation de stress causée par les défis quotidiens des policiers.

« Les interventions policières peuvent avoir des répercussions émotionnelles, mais il existe des moyens d'augmenter sa capacité de résilience et d'aller mieux », affirme Greg Smith, le coordonnateur national intérimaire du SBSO.

Les coordonnateurs du programme rencontrent individuellement des employés de la GRC, anciens et actuels, pour que ceux-ci leur parlent de ce qu'ils vivent et pour les renseigner sur les ressources à leur disposition. Ces conversations peuvent se tenir au téléphone afin de respecter les directives d'éloignement physique.

Mais les coordonnateurs ont autre chose à offrir : leur compréhension. Ils ne dispensent pas de conseils cliniques et n'offrent pas de thérapie, mais plusieurs d'entre eux souffrent d'une SBO et connaissent bien les ressources disponibles.

« Nous faisons comprendre aux employés que leur SBO est bien réelle et qu'ils ne sont pas seuls », explique Greg Smith, qui a œuvré dans les domaines de la police, de l'identité judiciaire et de la gestion de ressources humaines pendant sa longue carrière à la GRC.

D'abord un projet pilote lancé en 2016, le SBSO est devenu en 2018 un programme offert par des coordonnateurs partout au pays qui sont venus en aide à plus de 700 employés la première année.

Les coordonnateurs organisent des rencontres de groupe au cours desquelles les employés peuvent parler de ce qu'ils ont vécu et des ressources qui les ont aidés. Le programme est strictement confidentiel pour que les employés soient à l'aise de demander de l'aide.

Doane Noel, le coordonnateur du SBSO à Terre-Neuve-et-Labrador, a pris sa retraite alors qu'il était caporal à la GRC après 26 ans de carrière. Il affirme que lorsque les membres parlent de leur vécu, ils constatent que les événements traumatisants sont plus courants qu'on le croit.

« Après un incendie dans une maison ou un accident de la route, c'est normal de retourner chez soi et de ne pas pouvoir dormir, et c'est tout à fait normal de ressentir de l'anxiété avant d'intervenir lors d'un autre incident semblable », explique-t-il.

Doane Noel présente des exposés sur le SBSO dans les détachements de toute la province et affirme que son expérience l'aide à créer des liens avec d'autres employés.

« Ils savent que je suis intervenu dans différentes situations difficiles, comme des accidents de voiture, des homicides et des suicides », dit-il.

Les liens entre employés permettent de briser l'isolement et de redonner confiance. Ces facteurs ne sont pas négligeables étant donné que les BSO peuvent mener à l'isolement et à des sentiments de culpabilité et de honte.

« Les conversations ouvertes et honnêtes entre pairs contribuent à réduire les préjugés liés à la santé mentale », ajoute Greg Smith.

À la Division Dépôt, l'École de la GRC, les cadets reçoivent de l'information sur le SBSO et d'autres ressources en santé mentale offertes par l'organisation pour qu'ils sachent à qui s'adresser s'ils ont un jour besoin d'aide.

« À défaut de pouvoir prévenir les BSO, nous pouvons faire savoir qu'il y a de l'aide pour ceux qui en ont besoin, déclare Kim Nocita, la gestionnaire du programme à Ottawa. Nous savons que la sensibilisation, les mécanismes d'adaptation et la connaissance des signes et symptômes des BSO sont des mesures d'intervention précoce efficaces. »

Les employés de la GRC à la retraite ont eux aussi accès au SBSO. Nombre d'entre eux apprécient le programme, car pendant leurs années de service, on parlait rarement de santé mentale.

Le SBSO a été inspiré du Programme de soutien social aux victimes de blessures de stress opérationnel du ministère de la Défense nationale et d'Anciens combattants Canada. Certains changements ont été apportés pour répondre aux besoins de la GRC, et on cherche maintenant à augmenter le nombre de coordonnateurs et de bénévoles du programme.

Le SBSO est l'un des nombreux programmes d'aide offerts aux employés de la GRC. Mentionnons également la formation En route vers la préparation mentale, qui amène les participants à réfléchir à leur propre santé mentale, le Programme de soutien par les pairs, offert aux employés qui éprouvent des problèmes professionnels ou personnels, et le Programme d'aide aux employés, qui permet aux employés de recevoir du soutien au téléphone.

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