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Renforcer la frontière

Une nouvelle technologie pour cerner les zones à risque

Grâce à la modélisation des risques sur le terrain, qui permet de prédire là où les gens vont enfreindre la loi, l'Équipe intégrée de la police des frontières des Prairies a rehaussé son taux d'identification des personnes traversant illégalement. Crédit : Serg. Chris Wilson

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Il y a quelques années, l'Équipe intégrée de la police des frontières (EIPF) des Prairies cherchait un meilleur moyen de protéger la frontière entre la Saskatchewan et les États Unis.

« Les policiers, naturellement, se sont mis en quête du moyen le plus facile d'atteindre ce but », précise le serg. Mike Ferguson, ancien s. off. resp. de l'EIPF des Prairies, une des entités du Groupe intégré du crime organisé – Sud. « La frontière s'étendait sur 632 km et, à l'époque, nous n'avions que 7 membres pour la couvrir. »

Ils ont mis en œuvre un projet pilote pendant environ un an, mais le serg. Ferguson, aujourd'hui rattaché au Groupe du renseignement intégré de Regina, explique que l'initiative a échoué parce qu'on l'a appliquée à un secteur trop étroit caractérisé par une activité peu intense.

Vers la même époque, un nouvel analyste de renseignements, Matt Robinson s'est joint à l'équipe.

« C'est un gars vraiment futé, explique le serg. Ferguson. Nous lui avons dit : 'Matt, voici un de nos échecs les plus retentissants, mais nous pensons qu'il y a une solution. Voici ton défi – examine ce que nous avons fait jusqu'ici et regarde ce que tu peux faire. »

Miser sur les ressources humaines

M. Robinson a accepté le défi. Après des recherches, il a déniché un programme qui, sans être parfaitement adapté, montrait des possibilités.

Le programme en question, un système de modélisation des risques sur le terrain, créé par l'Université Rutgers aux États Unis, était conçu pour une grande ville américaine et non un environnement rural.

Le système fondé sur des variables géo-graphiques – le genre de terrain, les conditions climatiques et les activités recensées --, permet de prédire où certains événements, comme les crimes, peuvent survenir.

« Nous n'avions rien qui semblait convenir à ce que nous voulions accomplir, notamment pour mesurer la menace le long de la frontière, explique M. Robinson. Ce modèle, et le concept sous jacent, étaient exactement ce que nous cherchions. »

Avec l'appui de l'EIPF et de la Division pour obtenir la formation, les outils et les ressources voulues, M. Robinson a adapté le programme à un milieu rural – la frontière bordant la Saskatchewan et les États du Montana et du Dakota du Nord.

« Dès la mise à l'essai, nous avons obtenu des résultats probants, souligne M. Robinson. Le programme renforce nos capacités et nous permet de déployer des effectifs avec une plus grande efficacité. C'est tout un avantage. »

Un partenariat transfrontalier

La plus grande difficulté tenait à l'adaptation de la technologie à un milieu rural, qui présente moins de données qu'un centre urbain sur ces questions.

La GRC a donc établi un partenariat avec la Patrouille frontalière des États Unis afin de recueillir des renseignements et dresser un tableau plus précis des activités criminelles frontalières. Désormais, les deux organisations se réunissent périodiquement et effectuent des patrouilles conjointes afin de coordonner les stratégies et atténuer les menaces.

« Le partenariat est crucial », explique l'insp. Trudy Bangloy, off. resp. du Groupe intégré du crime organise – Sud. « Ce réseau de renseignement entre les deux organisations est essentiel; nous en dépendons pour mettre en commun les renseignements. »

Les nouvelles techniques d'analyse pour mesurer le risque et les nouvelles façons d'appliquer le renseignement pour protéger la frontière aident l'EIPF à prendre des décisions sur les plans stratégique et tactique.

« Nous avons une nouvelle perspective pour mieux comprendre et défendre la frontière, explique l'insp. Bangloy. Le programme nous a notamment permis de rehausser les taux d'identification (des personnes traversant la frontière), d'interdiction et d'arrestation. »

Ces taux ont augmenté de 70 p. 100 depuis l'adoption de la technologie.

« Grâce à l'augmentation des identifications opérées, nous obtenons un tableau plus précis et exhaustif de la menace à la frontière, explique l'insp. Bangloy.

Si le but d'appliquer cette technologie était d'anticiper les actes criminels et leur localisation – et grâce à ces renseignements, de déployer les ressources au préalable – le projet revêtait une autre dimension », souligne le serg. Ferguson.

« Nous a-t-il permis de prédire les actes criminels? Certainement, confirme le serg. Ferguson. Mais surtout, il nous prouve que les gens peuvent se dépasser si nous les soutenons, et c'est ce qu'a fait Matt Robinson. »

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

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