Les services aux victimes de la GRC à Red Deer (Alb.) ont un nouveau petit membre, un robot nommé Ard-E, qui, depuis l'hiver dernier, aide les jeunes victimes d'actes criminels à réduire leur anxiété en prévision des interrogatoires et des procès.
D'après la gend. Nicole Quick, Ard-E s'est révélé une excellente source de distraction pour les enfants qui trouvent le contact avec la police et la présence devant un tribunal assez éprouvants.
« Ils se retrouvent dans un milieu différent entourés d'inconnus et savent qu'ils doivent décrire les choses horribles qu'ils ont vécues, de dire la gend. Quick, qui gère les services aux victimes. Tout ce qu'on peut faire pour leur faciliter la vie est une bonne chose. »
Ard-E interagit avec les enfants; plein d'humour enfantin, il se déplace librement, raconte des histoires, chante, danse et montre des exercices de relaxation (respiration profonde, Tai Chi). Lorsqu'il cligne des yeux, tourne la tête vers une source de mouvement et pose des questions ou y répond, il a l'air presque humain.
Source de réconfort
Ard-E est programmé à dire et à faire des choses qui renforcent la confiance de l'enfant tout en l'informant sur le déroulement d'un procès : « C'est correct de demander qu'on te répète une question... j'ai moi aussi des nœuds dans l'estomac... tu peux demander un verre d'eau, etc. »
Tanya Beran, Ph. D., pédopsychologue et professeure à l'université de Calgary, explique que tous les gestes et paroles d'Ard-E se basent sur des stratégies cognitivocomportementales qui aident les enfants à se détendre et à se faire confiance.
« En contexte ludique, les enfants absorbent facilement ce que le robot leur apprend à leur insu », de dire Mme Beran, qui a collaboré avec la gend. Quick à la conception du dialogue purement policier d'Ard-E.
En 2014, Mme Beran a commencé à acheter des robots d'une entreprise en France et à les revendre au Canada. Elle les programme à l'aide de stratégies cognitivo-comportementales servant à réconforter les enfants.
Au chevet des jeunes patients
L'hôpital pédiatrique de l'Alberta – qui compte quatre robots – est le premier au monde à employer cette technologie pour le soin d'enfants hospitalisés.
Il s'en sert pour gérer les émotions négatives des enfants avant, pendant et après une intervention médicale.
« Les enfants ont peur de l'inconnu », affirme Jackie Pearson, spécialiste pour enfants, dont le travail consiste à rendre le séjour à l'hôpital agréable pour les enfants et leurs familles. « Par le jeu, le robot aide les jeunes à rester calmes et le personnel à communiquer avec eux sur un ton rassurant. »
Si le robot aide la plupart des patients à se détendre et à s'occuper l'esprit pendant une intervention médicale, Mme Pearson a aussi constaté des bienfaits chez les enfants autistes.
La gend. Quick estime qu'à Red Deer, le robot est une technique de distraction efficace et un bon choix pour les enfants qui ne sont pas à l'aise avec un chien de thérapie. Les jeunes enfants lui parlent comme à un ami, tandis que les plus vieux s'intéressent à sa mécanique.
D'après elle, lorsque Ard-E entonne la chanson Libérée, délivrée de La Reine des neiges ou Gangnam Style de Psy, l'intérêt est universel.
« Il exécute tous les mouvements à la perfection. C'est un outil très utile qui vient s'ajouter à tous les autres dont on dispose », conclut-elle.