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Sauver des animaux en cas d’urgence

Des bétaillères d'urgence à la rescousse

Des premiers intervenants utilisent l'équipement de la bétaillère d'urgence pour contrôler des porcs après que le camion qui les transportait ait fait un tonneau. Crédit : Serg. Floyd Mullaney (retraité)

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En Alberta, l'achat d'une bétaillère d'urgence relève de la nécessité.

Avec plus de 40 000 têtes de bétail transportées chaque jour sur les autoroutes de la province, les accidents sont inévitables.

Il n'y a alors pas de temps pour amener sur les lieux l'équipement requis. D'où la nécessité pour les intervenants d'urgence de se préparer à faire face à des animaux en détresse.

La nécessité d'intervenir efficacement dans ce genre d'incident a été constatée pour la première fois il y a plusieurs années à Red Deer (Alb.). La solution a été de fournir au service d'incendie du comté une bétaillère d'urgence équipée de tous les outils nécessaires (cordes, bâches, licous, lumières et panneaux) pour les accidents impliquant des animaux.

Cette initiative a depuis été mise en œuvre à l'échelle de la province.

Une intervention rapide

Le cap. Dave Heaslip, enquêteur de bétail à la Division K, a participé au projet pour la planification de l'acquisition de la première bétaillère.

« J'ai été affecté aux tâches administratives liées à la bétaillère, explique-t-il. C'est bien d'avoir une telle remorque, encore faut-il savoir comment en obtenir une et ce qu'il faut en faire. »

Aujourd'hui, il suffit d'appeler le 911 pour en avoir une.

Les bétaillères ont été réparties stratégiquement dans différents services d'incendie de la province, qui ont la capacité de les transporter et de prendre soin de l'équipement, affirme le serg. Floyd Mullaney (retraité), engagé par l'association Alberta Farm Animal Care pour gérer le projet.

« Elles peuvent être transportées sur les lieux d'une urgence en un temps raisonnable alors qu'il faut quatre heures à un agriculteur pour amener le tout sur place », explique le serg. Mullaney.

Grâce à des fonds du gouvernement et du secteur privé, on compte 12 bétaillères d'urgence dans la province et on entend en acquérir au moins six autres.

De l'ordre dans le chaos

S'ils connaissent peu le bétail, les premiers intervenants pourraient être tentés de faire sortir les animaux de la remorque accidentée pour leur éviter de souffrir.

« Si les animaux sortent, ils pourraient être tués ou tuer ou blesser quelqu'un. Il faut cependant les faire sortir dès que possible, explique le cap. Heaslip, mais pas avant de pouvoir les regrouper. »

Il fallait de plus former les premiers inter-venants à l'utilisation des bétaillères et au contrôle approprié du bétail.

Un cours sur le contrôle du bétail est maintenant offert au Collège Lakeland à Vermillion (Alb.) à l'intention des pompiers. Le serg. Mullaney et le cap. Heaslip ont créé une vidéo de formation et forment les membres, les poli-ciers et les pompiers de toute l'Alberta.

Pour avoir participé à plusieurs séances, le serg. Duncan Babchuk, chef du Détachement de Stettler, savait comment intervenir dans un incident impliquant du bétail. En octobre dernier, il a été appelé à intervenir après qu'un camion transportant plus de 150 porcs se fut renversé sur le côté après avoir fait un tonneau, causant la panique chez les animaux.

La bétaillère d'urgence la plus proche se trouvait à une heure de route, à Red Deer, mais par un heureux hasard, l'accident s'était produit près d'une ferme porcine. Le serg. Babchuk a eu recours à l'aide et au savoir-faire de l'agriculteur.

« Nous avons été chanceux dans ce cas. Autrement, on aurait absolument eu besoin d'une des bétaillères d'urgence », raconte le serg. Babchuk.

Un besoin réel

Le serg. Babchuk cherche à obtenir des fonds pour une bétaillère pour la région de Stettler.

« Ces bétaillères sont très précieuses, dit-il. Le transport de bétail sur nos autoroutes est si dense qu'il aurait fallu, je crois, en faire l'acquisition il y a très longtemps. »

Les bétaillères peuvent être utilisées pour d'autres urgences, dont les animaux errants le long des autoroutes et l'écrasement des bâtiments de ferme.

« L'an dernier, 14 incidents ont nécessité l'utilisation des bétaillères, affirme le cap. Heaslip. On espère ne pas avoir à s'en servir, mais il est bon de savoir qu'elles sont là si on en a besoin. »

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

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