Vol. 80, Nº 2Reportages

Un policier distribue un dépliant à deux étudiants (1 homme et 1 femme).

Sensibilisation au consentement sexuel

Un guide de poche comme outil de prévention

Le gend. Ian Sim distribue le guide de poche Comprendre le consentement sexuel aux étudiants de l'UBC à Vancouver. Crédit : GRC en C.-B.

Par

Le consentement sexuel est un sujet brûlant d'actualité sur les campus et l'Université de la C.-B. (UBC) à Vancouver ne fait pas exception. C'est pourquoi le gend. Ian Sim, agent de liaison avec la communauté au Détachement de l'Université de la C.-B. (UBC) de la GRC, a eu l'idée l'an dernier de créer le guide de poche Comprendre le consentement sexuel.

« Il faut travailler plus intelligemment, s'exclame-t-il, et pour moi, cela passe par la prévention. Lorsque le mal est fait, il est trop tard pour les victimes. »

Son guide explique, à l'aide de pictogrammes et de mots simples, ce qui constitue ou pas un consentement et donne les numéros à composer pour obtenir de l'aide ou signaler un incident.

Le gend. Sim et d'autres policiers du Détachement de l'UBC en ont fait un outil de prévention et d'éducation qu'ils distribuent aux conseillers dans les écoles élémentaires et secondaires de la région, ainsi qu'aux étudiants de l'UBC.

« Si ça peut favoriser la discussion sur ce sujet sensible, j'en suis heureux, explique-t-il. Et si ça permet d'éviter des incidents, c'est encore mieux. »

Un message portatif

Le gend. Sim a créé le petit guide (dépliant recto verso) après avoir vu une affiche de la GRC. Celle-ci expliquait adroitement et de façon créative la notion de consentement sexuel – un sujet qui préoccupe les politiciens, les milieux de travail, les écoles et la police ces dernières années.

Créée en 2016 par les Services nationaux de la prévention du crime de la GRC, l'affiche visait à aider les écoles et les policiers à lancer des discussions sur la violence par un partenaire intime et le consentement sexuel.

« Nous voulions intégrer l'imagerie que les jeunes utilisent chaque jour, comme les émoticônes, souligne Louis Zuniga, gestionnaire des Services nationaux de la jeunesse, « pour que le langage utilisé résonne chez eux et leur soit compréhensible. »

La simplicité des couleurs de l'affiche a plu au gend. Sim, qui voulait toutefois quelque chose de plus pratique et compact à distribuer lorsqu'il patrouille à pied. Il a donc communiqué avec les Services de prévention criminelle de la C.-B. qui en ont fait un format réduit.

« Je voulais toucher un public plus large, dit-il. Ce format de poche peut être distribué dans les écoles élémentaires et secondaires, à l'université, à la clientèle des bars, ainsi qu'aux parents. »

Il s'en sert lorsqu'il discute de consentement avec des ados et de jeunes adultes. Avec les pictogrammes, même ceux qui ne connaissent ni l'anglais ni le français (les deux langues dans lesquelles le guide est produit actuellement) comprennent le message.

Un succès sur le campus

Le gend. Sim distribue des exemplaires du guide depuis l'été dernier. Ils se sont véritablement envolés à la rentrée en septembre.

« Je patrouillais lorsque des centaines de jeunes allaient dans les fraternités étudiantes pour fêter, se souvient-il. Je donnais des contraventions de 230 $ pour possession d'un contenant d'alcool ouvert, mais aussi des guides de poche. »

Jusqu'à maintenant, il n'a reçu que des commentaires positifs de la part des jeunes et des étudiants universitaires. Récemment, il est tombé sur le président du Conseil interfraternité de l'UBC sur le campus et a été surpris d'apprendre que ce dernier transportait lui aussi une pile de guides.

« Ça transporte la discussion là où elle doit avoir lieu, confirme Jeriah Newman. Ces guides sont chouettes parce qu'on les emporte avec soi – on peut les mettre dans la poche et les lire n'importe quand. »

Selon lui, de nombreux étudiants ne comprennent pas très bien ce qu'est le consentement et le guide les ramène à la réalité, avec ses messages simples rappelant que le consentement n'est pas implicite et qu'il faut toujours demander la permission.

L'administration du campus s'y intéresse aussi. Cette année, le bureau du logement étudiant en a commandé 10 000 exemplaires pour les distribuer dans les résidences.

« C'est un enjeu qui concerne chaque communauté, d'un océan à l'autre. Le traumatisme résultant de la violence sexuelle peut bouleverser une vie, insiste le gend. Sim. Et ce guide va contribuer à changer les choses, parce que nous donnons à des milliers d'ados et de jeunes adultes un outil pour mettre fin aux agressions et au harcèlement sexuels. »

Date de modification :