Le 19 septembre, des milliards de personnes dans le monde entier ont regardé les funérailles de feu Sa Majesté la reine Élisabeth II. Cinq membres du Carrousel de la GRC se trouvaient à la tête du cortège funèbre. Andrew DiRienzo, collaborateur de la Gazette, s'est entretenu avec l'officier responsable de la Sous-direction du Carrousel et du patrimoine, le surintendant Kevin Fahey, au sujet d'un événement qui ne survient qu'une fois dans la vie.
Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris le décès de la reine?
J'ai personnellement vu la reine en mai, et elle avait l'air en excellente forme. Elle n'avait pas participé à certains événements publics dernièrement, mais elle est venue nous dire bonjour et prendre une photo avec nous, qui montions les chevaux que lui a offerts la GRC. Elle accordait la priorité à ce qu'elle souhaitait vraiment faire, et elle a pris du temps durant sa journée pour venir nous rencontrer. J'ai été très surpris d'apprendre son décès, quatre mois plus tard.
À quoi avez-vous pensé à votre atterrissage au Royaume-Uni?
J'ai ressenti un sentiment général de tristesse à notre arrivée. C'est là que ça m'a réellement frappé. Nous savions ce que serait notre rôle dans le cortège et, maintenant que nous étions là, nous avions le temps d'y réfléchir. Il régnait une ambiance très triste et solennelle.
Mais il y avait aussi une sorte d'anticipation. Au château de Windsor, on s'affairait à mettre les choses en place, depuis les barricades jusqu'aux tentes des médias, et toutes ces fleurs qui étaient déposées à l'entrée. Chaque jour, la foule, les policiers, les gerbes de fleurs, tout cela ne cessait d'augmenter.
Comment se sont déroulés les répétitions et l'entraînement?
Durant la répétition générale, on nous a appris que le cortège avancerait très lentement. Pour les chevaux, c'est très difficile d'avancer au pas de tortue. Ils préfèrent bouger vivement, et lorsqu'on leur demande de ralentir, ça ne leur vient pas naturellement. Nous savions donc qu'il allait falloir pratiquer. Mais tout s'est bien passé, et les chevaux ont été fantastiques!
C'est aussi à ce moment-là que nous avons appris où nous serions placés dans le cortège. C'est l'écuyer de la Couronne, qui relevait directement de la reine, qui m'a dit que le plan était établi depuis des décennies et que c'est Sa Majesté elle-même qui en avait décidé ainsi.
Quelques envieux se demandaient peut-être ce que nous avions bien pu faire pour mériter une telle place d'honneur dans le cortège, mais c'était la décision de la reine, et cela démontre clairement ce qu'elle pensait de la GRC.
Avez-vous quelque chose à partager sur ce qui s'est passé « dans les coulisses » et que les Canadiens ne savent peut-être pas?
Au départ, il était prévu que la GRC monte les chevaux de la Household Cavalry. Mais il y a un an, j'avais demandé officiellement à l'écuyer de la Couronne la permission d'utiliser quatre des cinq chevaux que nous avons offerts à Sa Majesté, et j'avais reçu son consentement. Y a-t-il un plus grand hommage à rendre à feu Sa Majesté que de monter les chevaux que lui a offerts la GRC et qui proviennent de notre propre programme?
Un autre élément que les gens ignorent peut-être, c'est que dans l'enceinte du château de Windsor, nous n'avions pas de télévision, pas de radio, pas de visiteurs, pas de journaux, pas d'internet. Nous étions dans une bulle. En regardant autour, il était impossible de savoir qu'il se passait quelque chose.
Ce n'est que lorsque le cortège s'est mis en marche et que nous avons tourné le coin que nous avons vu la longue rue menant au Palais de Buckingham bordée de drapeaux britanniques, de gens – une foule énorme! – et de gardes, des deux côtés. Quel tableau! Le silence était assourdissant. Tout autour, il y avait une foule à perte de vue et un grand calme qui régnait. C'était impressionnant.
Comment les gens ont-ils réagi à la participation du Carrousel?
À notre retour du Royaume-Uni, les gens sont venus nous voir dans les écuries pendant la tournée pour nous dire que nous les avions rendus fiers d'être Canadiens. C'est à ce moment que j'ai réellement compris à quel point c'était gros, tout ça. Ils étaient fiers que le Canada ait été représenté et fiers que ce soit la GRC qui les ait représentés. C'est énorme, ça va bien au-delà de la GRC!