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Une rencontre marquante

Un membre fait une rencontre inattendue

Le s.é.-m. Luc Breton aux côtés d'Ouri, un garçon avec qui il s'est lié d'amitié et qu'il a aidé à Conakry, en Guinée. Crédit : Cap. Christine Briand

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Un soir, alors qu'il était dans un restaurant à Conakry, en Guinée, le s.é.-m. Luc Breton s'est soudainement senti observé. En se retournant, il a été surpris de constater que les yeux qui le fixaient étaient ceux d'un jeune garçon.

« Je me souviens d'avoir dit : " Regardez ce beau petit garçon", raconte le s.é.-m. Breton. Puis, je me suis rendu compte qu'il était environ 21 h 30 et je me suis demandé ce qu'un garçon de son âge faisait dans la rue à cette heure. »

Il est sorti du restaurant pour parler au garçon et lui apporter de la nourriture.

Affecté à Conakry (une ville de 1,5 million d'habitants) pendant six mois, le s.é.-m. Bre-ton n'aurait jamais pensé revoir le jeune Ouri. Quelle ne fut pas sa surprise, quelques jours plus tard, de le voir courir vers lui dans la rue en criant : « Monsieur, Monsieur! ».

Une dure réalité

Le s.é.-m. Breton était en Guinée pour enquêter sur une affaire d'immigration illégale. Il s'agissait de sa première expérience de la police internationale. Il avoue que l'Afrique de l'Ouest lui a fait vivre un énorme choc culturel.

« Cela m'a ouvert les yeux sur l'extrême pauvreté qui y règne, explique-t-il. Les conditions de vie sont bien en deçà de tout ce qu'on peut imaginer. On se demande toujours si des gens peuvent réellement vivre dans de telles conditions de nos jours. »

Parce qu'il n'était pas en mission de maintien de la paix, le s.é.-m. Breton se disait qu'il était là pour mener une enquête, un point c'est tout.

Mais sa perception a changé après qu'il eut rencontré Ouri et fait sa connaissance.

« Ce n'était rien pour moi de lui donner de l'argent ou de lui acheter des choses. Je trouvais inacceptable qu'il vive dans la pauvreté, la faim et la corruption. Il ne méritait pas cela. »

Au bout de quelques semaines, le s.é.-m. Breton a commencé à tenter d'exercer une influence positive sur Ouri en l'en-courageant à aller régulièrement à l'école.

À peu près au même moment, il a remarqué que les vêtements d'Ouri tombaient en lambeaux. Il s'est donc rendu au marché et lui a acheté des souliers et des vêtements neufs qu'il lui a remis un bon matin.

Mais la femme qui travaillait au restaurant où ils se trouvaient a mis le s.é.-m. Breton en garde : si Ouri retournait chez lui avec de nouveaux vêtements, ses parents croiraient qu'il les a volés. Ne voulant pas causer de problèmes au garçon, le s.é.-m. Breton lui a offert de l'accompagner chez lui pour expliquer la situation à sa mère.

« En même temps, je voulais voir où il vivait parce que je voulais en savoir plus sur lui. Quand nous sommes arrivés chez lui, mon cœur s'est serré. Je n'arrivais pas à y croire. J'ai compris pourquoi il n'allait pas à l'école. »

La maison, qui ressemblait plutôt à une remise, contenait un petit lit pour les parents, un morceau de carton en guise de lit pour Ouri et à peu près rien d'autre. Voyant cela, le s.é.-m. Breton a voulu faire tout en son pouvoir pour aider les membres de cette famille. Il leur a acheté un deuxième matelas, un sac de riz de 50 kilogrammes et toutes les fournitures dont Ouri avait besoin pour aller à l'école.

Donner un peu plus

Ensuite, il a rendu visite à la directrice de l'école d'Ouri, en compagnie de la cap. Christine Briand.

« Nous lui avons proposé d'organiser un dîner pour la classe d'Ouri et elle a accepté. Au départ, nous n'avions pas pensé mettre un tel projet sur pied. Ça s'est fait tout seul. »

Le s.é.-m. Breton a payé la mère d'Ouri et une amie pour qu'elles préparent un dîner pour les 70 enfants dans la classe d'Ouri. Les enfants recevaient aussi de l'eau, du jus et des collations. Ouri a servi tous ses camarades, un grand sourire aux lèvres.

« Je crois que Luc a accompli quelque chose d'extraordinaire, déclare la cap. Briand. Les missions ou affectations à l'étranger nous font comprendre qu'il existe un monde très différent du nôtre et que nous avons beaucoup de chance de vivre au Canada. »

Le s.é.-m. Breton abonde dans le sens de la cap. Briand. Même si son expérience a été complètement différente de ce à quoi il s'attendait, il n'en changerait absolument rien.

« Les policiers veulent aider les les gens. Le fait de pouvoir aider cet enfant a probablement été l'une des plus belles expériences de ma vie. »

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

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