Vol. 80, Nº 2Reportages

Un policier portant un masque marche dans la rue entouré de fumée.

Sur le qui-vive

La GRC aux côtés des communautés durant les feux de forêt

Alors que des feux ravageaient la C.-B. l'été dernier, des agents de la GRC coordonnaient les évacuations et faisaient des vérifications dans les centres urbains et les petites communautés. Crédit : GRC

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Alors que des feux ravageaient une partie de la C.-B. l'été dernier, des agents des Services de police autochtones (SPA) de la GRC aidaient les communautés ébranlées.

La serg. Dee Stewart, off. resp. intérimaire des SPA en C.-B., dirigeait une équipe chargée d'épauler les communautés et les organismes partenaires lorsqu'un ordre d'évacuation était donné ou levé.

Les policiers aidaient ainsi les résidents à quitter les secteurs touchés et à y revenir une fois le danger écarté, livraient de la nourriture, de l'eau et autres articles de première nécessité et s'assuraient que les gens étaient en sécurité.

On ignore si les feux reprendront avec la même intensité cet été, mais si c'est le cas, la serg. Stewart sait ce que les communautés autochtones touchées feront.

« Elles vont appeler mon équipe, dit celle qui est aussi membre de la Bande indienne Bonaparte appartenant à la Nation des Shuswaps. L'an dernier, on suivait la ligne de feu, on était là où les communautés autochtones avaient besoin de nous. »

Déterminer les besoins

Au plus fort de la crise, la serg. Stewart participait aux débreffages matinaux pour savoir quelles communautés étaient à risque, puis relayait l'information à ses membres; deux par deux, ces derniers se dispersaient alors dans les communautés les plus touchées cette journée-là, parcourant parfois des centaines de kilomètres et travaillant 12 à 16 heures d'affilée.

Fin juillet, les résidents de la réserve d'Alkali Lake, située au sud du lac Williams et à environ 340 km au nord-ouest de Kamloops, ont été autorisés à rentrer chez eux. Cependant, peu après, les flammes se sont de nouveau rapprochées dangereusement.

« Si les vents avaient changé de direction, il y aurait pu y avoir un rapide retour de feu; or, nous ne savions pas combien de résidents étaient retournés chez eux, explique la serg. Stewart. »

Le 30 juillet, les gend. Scott Macleod et Daniel Cohen ont donc été dépêchés sur les lieux afin de dénombrer les résidents et de discuter des plans d'urgence avec les autorités locales.

À peine les policiers avaient-ils commencé à faire du porte-à-porte qu'ils ont été bombardés de questions.

« C'était un peu la panique. Les gens demandaient "pourquoi les policiers font le tour et posent des questions?", » relate Neil Paul, conseiller de la Bande d'Alkali Lake.

Les deux gendarmes ont compris que leur présence alarmait la population.

« Ils faisaient un lien entre notre présence et un éventuel ordre d'évacuation, se souvient le gend. Macleod. »

Pour calmer les habitants, une radio communautaire l'a invité à venir expliquer la situation sur ses ondes; ensuite, les deux policiers sont retournés faire le tour des quelque 120 résidences de la localité, accompagnés de M. Paul.

« Pour finir, notre présence a contribué à rassurer la population, car celle-ci a compris que nous étions là pour l'aider, » dire le gend. Cohen.

Selon la serg. Stewart, qui travaille dans la police autochtone depuis 14 ans et dirige les SPA depuis plus d'une année, il était important de savoir ce qui se passait dans la communauté et qui s'y trouvait.

« La population était inquiète jusqu'à ce qu'elle comprenne ce que ces policiers venaient faire, analyse-t-elle. La situation évoluait et aurait pu tourner au pire. Le lendemain, nous avons rencontré la communauté pour nous assurer qu'elle reste en état d'alerte. »

Des petits gestes

Parfois, de petites choses font aussi la différence.

L'été dernier, une communauté a demandé à la serg. Stewart si quelques policiers pouvaient aider à organiser une activité pour les jeunes.

« Ça peut paraître ridicule, mais ça a eu un grand retentissement auprès des jeunes d'abord, mais également de nos membres et de la communauté, » s'exclame-t-elle.

Pour elle, il ne fait aucun doute que les communautés veulent voir des policiers dévoués.

« Je crois que nos communautés – et moi-même en tant que membre d'une Première Nation – voient l'avantage d'avoir des membres de la police des Premières Nations qui se soucient de leurs besoins, » conclut-elle.

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