La GRC de l'Alberta a établi un lien entre quatre homicides historiques de jeunes femmes des années 1970 et un délinquant sexuel en série décédé. Le Groupe des homicides historiques (GHH) de la GRC de l'Alberta est persuadé qu'il y a d'autres homicides non-résolus dans l'Ouest du Canada liés à cet individu.
Eva Dvorak (14) et Patricia McQueen (14)
En 1976, Eva Dvorak et Patricia (Patsy) McQueen, âgées de 14 ans, étaient des élèves du secondaire résidant à Calgary. Elles étaient amies et passaient du temps ensemble à l'intérieur et en dehors de l'école. La soirée du 14 février 1976, Eva et Patsy ont été vues, pour la dernière fois, marchant ensemble dans le centre-ville de Calgary.
Le 15 février 1976, vers 10h40, les jeunes femmes ont été retrouvées décédées sous Happy Valley Overpass, sur Highway 1, à l'ouest de Calgary.
Melissa Rehorek (20)
Au cours du printemps 1976, Melissa Rehorek, âgée de 20 ans, a quitté l'Ontario pour s'installer à Calgary. Au moment de son décès, Rehorek était employée comme femme de ménage et vivait au YWCA, dans le centre-ville de Calgary. Rehorek a été vue pour la dernière fois le soir du 15 septembre 1976 par une colocataire. Elle est partie avec l'intention de faire de l'auto-stop en dehors de la ville pendant ses congés.
Le 16 septembre 1976, vers 10h50, son corps a été retrouvé dans un fossé sur ce qui est maintenant appelé Township Road 252, à environ 22 kilomètres à l'ouest de Calgary.
Barbara Maclean (19)
En 1977, Barbara Maclean était âgée de 19 ans. Originaire de la Nouvelle-Écosse, elle a déménagé à Calgary six mois auparavant et a travaillé à une banque locale. Le 25 février 1977, Barbara est allée au bar de l'hôtel Highlander à Calgary avec des amis. Elle a été vue seule, pour la dernière fois, quittant l'hôtel, aux premières heures du 26 février 1977.
Le corps de Barbara a été découvert par un promeneur de chiens près de 6th Street et 80th Avenue NE à Calgary, environ six heures plus tard.
Des autopsies ont eu lieu sur les quatre victimes. Le médecin légiste n'a pas été en mesure de déterminer la cause du décès d'Eva Dvorak et de Patsy McQueen. Par conséquent, leurs décès n'ont pas été considérés comme des homicides, mais plutôt comme des morts subites. La cause du décès de Melissa Rehorek et de Barbara Maclean était l'asphyxie par strangulation manuelle.
Les éléments de preuve saisis auprès des quatre victimes ont été soumis aux Services nationaux de laboratoire judiciaire de la GRC pour être analysés. Bien que du liquide séminal ait été découvert sur les trois scènes de crime, la technologie n'existait pas, à l'époque, pour établir un profil d'ADN.
Dès le départ, les similitudes entre les décès de Melissa Rehorek et de Barbara Maclean ont mené les enquêteurs à croire que le même suspect était responsable des deux homicides.
Au cours des 40 dernières années, la GRC de l'Alberta a épuisé tous les moyens d'enquête pour tenter d'identifier la ou les personnes responsables de ces décès tragiques. Ces dossiers n'ont jamais été clos et ont été continuellement réévalués en fonction des nouvelles informations, des avancées technologiques et de l'évolution des techniques policières.
En 2003, grâce aux avancées de l'analyse génétique, la police a pu confirmer par ADN que le même suspect était lié aux meurtres de Melissa Rehorek et de Barbara Maclean. À l'époque, l'ADN du suspect a été comparé à la banque nationale de données génétiques, sans résultat. Le profil a été téléchargé dans la banque de données et est resté sans résultat pendant plus de 20 ans.
Lorsque l'outil connu sous le nom de généalogie génétique d'enquête (GGE) fut disponible, la GRC de l'Alberta avait espoir d'identifier le contributeur d'ADN inconnu lié aux homicides de Melissa Rehorek et de Barbara Maclean.
En 2021, La GRC et CPS ont formés un véritable partenariat pour utiliser la GGE pour identifier le suspect.
La GRC a réexaminé les pièces à conviction qui ont été saisies 45 ans auparavant. Ils ont travaillé avec le Laboratoire de la GRC et Parabon NanoLabs pour développer un profil de polymorphisme nucléotidique (PN) qui a, par la suite, été soumis à GEDMatch et FamilyTreeDNA.
Des généalogistes de Convergence IGG, en consultation avec CPS, ont commencé à construire un arbre généalogique basé sur le profil PN et d'effectuer des essais ciblés pour aider à alimenter la portion généalogique. Une fois les essais ciblés complétés, Convergence IGG a été en mesure d'identifier un suspect potentiel.
Des analyses de données ont liés le suspect au Canada et ont découvert des antécédents criminels liés à des actes de violence envers les femmes.
Résultant de l'enquête, qui a menée les enquêteurs de la GRC au travers de l'Alberta, de la Colombie-Britannique et des États-Unis, l'hypothèse a été confirmée.
Au cours de cette même période, des éléments de preuve provenant de la scène de crime de l'enquête de Dvorak et McQueen ont été de nouveau soumis au laboratoire. Le même profil génétique d'un homme inconnu a été identifié sur les deux victimes et correspondait au profil génétique d'un homme inconnu provenant des meurtres de Rehorek et de Maclean. Compte tenu de ces nouvelles informations, la GRC suspectait que le même homme était responsable de la mort des quatre victimes.
En utilisant les informations provenant de la GGE, la GRC a entamé une enquête transfrontalière sur le citoyen américain Gary Allen Srery (né en 1942). Srery est décédé de causes naturelles dans une prison de l'État d'Idaho en 2011 alors qu'il purgeait une peine pour agression sexuelle. Avec l'aide d'Interpol et des Services de laboratoire judiciaire de la Police de l'État d'Idaho, il a été confirmé que l'ADN de Srery correspondait au profil d'ADN d'un homme inconnu présent sur les quatre victimes de Calgary.
La GRC de l'Alberta est convaincue que Gary Allen Srery est responsable des meurtres de Patsy McQueen, Eva Dvorak, Melissa Rehorek et Barbara Maclean.
Dans le cadre de l'enquête sur Srery, des membres du GHH de la GRC de l'Alberta ont pu établir que :
- Gary Allen Srery était un citoyen américain qui résidait illégalement au Canada au moment des meurtres;
- Avant son arrivée à Calgary, Srery avait un casier judiciaire important aux États-Unis pour des crimes sexuels, notamment viol, enlèvement, cambriolage et perversion sexuelle;
- Srery semble avoir fui les États-Unis au cours de l'année 1974 après avoir payé sa caution pour une accusation de viol en Californie;
- Srery a utilisé différents pseudonymes à Calgary en 1976 et 1977, notamment Willy Blackman et Rex Long;
- Srery a mené un mode de vie transitoire et a occasionnellement travaillé ''sous la table'' comme cuisinier;
- Srery avait l'habitude de changer fréquemment son apparence, son lieu de résidence et ses véhicules; et
- Srery a vécu en Alberta et en Colombie-Britannique dela mi des années 1970 jusqu'en 2003, date à laquelle il a été déporté.
La criminalité de Srery s'est étendue sur plusieurs décennies, dans plusieurs régions, sous de nombreux pseudonymes, et la GRC de l'Alberta est persuadée qu'il pourrait y avoir d'autres victimes.
Nous demandons au public de nous aider à établir la chronologie de Srery au Canada. Si vous reconnaissez Gary Srery ou si vous l'avez connu sous l'un de ses nombreux pseudonymes, la GRC de l'Alberta sollicite votre aide. Pour tout renseignement, veuillez contacter le Groupe des crimes historiques de la GRC de l'Alberta par courriel à K-IDEOLOGY@rcmp-grc.gc.ca ou par téléphone au 780-509-3306.
Si vous pensez que Srery peut être associé ou responsable d'un crime dans votre région, nous vous demandons de contacter le service de police de cette région pour le signaler.
"Pendant plus de quarante ans, les enquêteurs n'ont jamais cessé leurs efforts pour identifier les responsables de ces meurtres", a déclaré le surintendant David Hall, officier responsable du Service divisionnaire des crimes graves de la GRC de l'Alberta. "Identifier l'auteur de ces crimes ne réanimera pas Eva, Patsy, Melissa ou Barbara. Nous espérons cependant que les familles auront enfin des réponses en ce qui a trait aux événements liés à leurs êtres chers il y a tant d'années".
Aux familles et amis des autres victimes d'homicides non résolus, la GRC de l'Alberta tient à confirmer qu'une enquête n'est jamais close et que les enquêteurs s'investissent sans relâche pour faire avancer les dossiers grâce à l'utilisation de nouvelles technologies, de partenariats et de nouvelles informations.
La GRC tient à remercier Calgary Police Service et Convergence Investigative Genetic Genealogy pour leur aide et support tout au long de cette enquête.